La Chambre des conseillers a consacré mardi une séance à des questions orales auxquelles ont répondu les ministres de la Santé et de l'Emploi. A une question présentée, mardi dernier à la deuxième Chambre du Parlement, par Mostapha Chtatbi, conseiller de la Confédération démocratique du travail (CDT), le ministre de la Santé, Mohamed Cheikh Biadiallah, a indiqué que son département a consacré, pour l'année en cours, 71 millions de dirhams pour l'achat de l'insuline qui sera distribuée gratuitement aux hôpitaux. M. Biadillah a souligné en guise de précision que ce montant permettra l'achat d'un million 875 bouteilles de 40 unités internationales par ml, ajoutant que le ministère compte, à partir de juillet prochain, passer la commande pour la catégorie 100 unités/ml conformément aux recommandations de l'Organisation mondiale de la Santé. Le nombre de personnes atteintes de diabète a connu une importante hausse ces dernières années, a relevé M. Biadillah, ajoutant que le nombre des utilisateurs de l'insuline a atteint 100.000, dont 10.000 enfants, soit 6,6 % des habitants du Maroc. En pareille situation, il est difficile, dans certains cas, de satisfaire la demande de cette matière, déplore-t-il. Le ministre a annoncé que 50 % du stock en insuline est détenu par le ministère, 35 % par les pharmacies, 10 % par les collectivités locales et 5 % par les Centres hospitaliers et universitaires et les centres de la médecine militaire. La question du conseiller de la CDT, portait sur la nécessité pour l'Etat de garantir la gratuité de ce médicament, particulièrement, en faveur des personnes déshéritées. D'un autre côté, le ministre a fait part de la nouvelle politique de l'Etat en ce qui concerne la formation des infirmiers, et l'état des lieux de certains centres hospitaliers, comme c'est le cas pour la ville de Marrakech. Face à la concentration du personnel médical dans les grandes villes, le ministre a réitéré sa position en faveur d'un redéploiement plus équitable et plus équilibré en terme de répartition géographique de ce personnel. Pour sa part, le ministre de l'Emploi, des Affaires sociales et de la Solidarité, Mustapha Mansouri, a révélé lors de cette séance que l'Agence Nationale de Promotion de l'Emploi et des Compétences (ANAPEC) a trouvé de l'emploi pour 19.044 personnes, dont 12.492 recrutées par contrats non subventionnés et 6.552 par contrats subventionnés. Ces contrats, a-t-il ajouté, ont été créés dans le cadre d'un mémorandum entre les ministères de l'Emploi et des Finances visant à dynamiser l'opération de recrutement de certains diplômés dans les secteurs public et privé. Concernant le travail à l'étranger, le ministre a indiqué que l'agence a trouvé de l'emploi pour 151 personnes en France, dans les pays du Golfe et dans certains pays africains, ajoutant que dans le cadre du plan d'élargissement du réseau local de l'agence, deux agences ont été ouvertes à Tétouan et Guelmim et une annexe à Khémisset.Deux guichets ont été ouverts à Laâyoune et à Khémisset dans le cadre de la coopération avec les collectivités locales et les opérateurs économiques locaux, a-t-il précisé. Mais en ce qui concerne le scandale des 30.000 emplois fictifs promis par l'Agence et gérés de manière abusive dans le contexte préélectoral de l'année précédente, le ministre n'a pas soufflé un mot. Or, c'est cette question qui hante l'opinion publique marocaine et qui a largement participé à la recrudescence de la tension en ce qui concerne la question de l'emploi. Bien entendu, tant que les aspects de ce scandale ne sont pas élucidés, l'ANAPEC continuera de susciter la réticence des citoyens et leurs réflexes prudents à l'égard des promesses de l'Etat, dans ce domaine épineux qui touche environ 20 % de la population citadine active.