Six mois après l'arrestation en Espagne du Marocain recherché pour son implication dans les attentats du 16 mai à Casablanca, Hicham Temsamani Jad, les autorités judiciaires espagnoles viennent d'autoriser son extradition vers le Maroc. La Chambre pénale de l'audience nationale espagnole a donné son feu vert à l'extradition vers le Maroc du Marocain Hicham Temsamani Jad suite à la demande formulée par la justice marocaine dans le cadre du procès des attentats du 16 mai dernier à Casablanca. Temsamani, qui est l'un des principaux instigateurs des actes terroristes ayant frappé la capitale économique selon les enquêteurs marocains, avait été arrêté par les services de sécurité espagnols au mois de juin dernier alors qu'il s'apprêtait à prendre le train dans la ville basque de Vitoria. Résidant en Espagne, il exerçait en tant qu'imam d'une mosquée de la province de Tolède. Membre important de la Salafiya Jihadia, Temsamani avait fait l'objet d'un avis de recherche international de la part de la police marocaine. Son nom avait été cité par le citoyen français Robert Richard Antoine Pierre, alias Abou Abderrahmane, l'un des principaux inculpés dans le cadre des procès de la nébuleuse terroriste de la Salafiya Jihadia et qui fut condamné à la réclusion à perpétuité par la Chambre criminelle près la cour d'appel de Rabat, en septembre dernier. Dans ces déclarations devant le tribunal, Abou Abderrahmane avait déclaré qu'il avait établi des relations avec des membres de réseaux intégristes à Tanger parmi lesquels il avait cité le dénommé Hicham Temsamani. S'agissant de ce dernier, le Français avait reconnu qu'après lui avoir parler de son expérience en Afghanistan et ses connaissances dans la fabrication des bombes et la manipulation des armes, il lui manifesta son intention de perpétrer des attentats kamikazes contre des objectifs français dont une raffinerie de pétrole à Lyon, une synagogue en France, des restaurants de la chaîne Mc Donald's ou des camions de transport de plutonium utilisé dans les industries nucléaires. Toujours selon les déclarations de Robert Richard, Temsamani lui avait aussitôt fait part de son enthousiasme et son intérêt pour ces projets criminels et sa disposition à y participer. En plus, Hicham Temsamani et un autre groupe de Marocains lui ont fait serment d'allégeance en tant qu'émir qui commença à les entraîner à la fabrication des bombes et à la manipulation des armes ainsi qu'aux techniques de la topographie. L'extradition de Temsamani intervient six mois après son arrestation. Lors de l'examen de la demande formulée à son égard par la justice marocaine, la défense du ressortissant marocain s'était opposée à sa mise à la disposition des autorités marocaines alléguant des "circonstances familiales" puisque le détenu a une épouse et quatre enfants en Espagne. Des allégations qui ont été refusées par la troisième section de la Chambre pénale de l'Audience nationale qui a estimé qu'elles ne peuvent aucunement justifier un refus d'application de l'accord bilatéral d'extradition signé entre Rabat et Madrid. L'Audience nationale a aussi rejeté l'allégation avancée par la défense de Temsamani sur un prétendu manque d'impartialité des tribunaux marocains et la sévérité de ses verdicts. Enfin, le tribunal espagnol a rappelé dans le texte de sa décision d'extradition que les faits dont Temsamani est accusé sont pénalisés dans les deux législations marocaine et espagnole. Temsamani sera extradé vers le Maroc dans les prochains jours.