Youssef Belhadj, accusé d'être le porte-parole d'Al-Qaïda, a été extradé de la Belgique vers l'Espagne. En même temps, de nouveaux suspects ont été interpellés dans le cadre de l'enquête sur les attentats de Madrid. Les autorités belges ont procédé, vendredi dernier, à l'extradition vers l'Espagne du Marocain Youssef Belhadj. Ce transfert fait suite au rejet de la Cour de cassation du pourvoi formulé par la défense de l'intéressé. Le présumé coupable avait, ainsi, épuisé toutes les voies de recours judiciaires en Belgique contre une extradition en Espagne. De ce fait, il tombe sous le coup du mandat d'arrêt européen délivré contre lui. Selon la porte-parole du parquet fédéral, Lieve Pellens, il revient maintenant au parquet fédéral de prendre l'initiative pour exécuter, dans les prochains jours, ce transfert. La Cour de cassation a constaté que les formalités prescrites dans le cadre de la loi, sur le mandat d'arrêt européen, avaient bien été remplies. Elle a aussi constaté que l'arrêt de la Chambre des mises en accusation de Bruxelles, contre lequel Belhadj s'était pourvu en cassation, était bien légal. Suivant cet enchaînement, la cour a rejeté le pourvoi de sa défense et l'a condamné à payer les frais de la procédure. Cet arrêt a mis fin à deux mois de procédure judiciaire. Rappelons que la justice madrilène avait lancé, le 31 janvier dernier, un mandat d'arrêt européen contre Youssef Belhadj. Il avait été arrêté le lendemain dans sa résidence à Bruxelles. Son interpellation est survenue quelques heures après l'arrestation de quatre autres Marocains en Espagne. Par ailleurs, il est à noter que Belhadj avait été appréhendé une première fois, en mars 2004 en Belgique, puis placé sous mandat d'arrêt pour son appartenance présumée au Groupe islamique combattant marocain (GICM). Âgé de 28 ans, le Marocain est soupçonné par la justice espagnole d'être le porte-parole d'Al-Qaïda. Il est soupçonné d'être la personne cagoulée qui a revendiqué les attentats de Madrid dans une cassette vidéo. Dans le cadre de la même enquête, la police espagnole a arrêté, vendredi dernier, douze autres suspects. Ils sont accusés d'avoir des liens avec le terrorisme islamique et avec les personnes impliquées dans les attentats du 11 mars 2004, dans la capitale espagnole, a rapporté la MAP citant des sources officielles. Selon un communiqué du ministère espagnol de l'Intérieur, il s'agirait de six marocains, un Algérien, trois Syriens, un Egyptien et un Palestinien, ajoute la MAP. Parmi les Marocains, il y aurait quatre frères : M'hamed, Driss, Hassan et Mohamed H., nés dans le nord du Maroc. Les deux autres sont Abdelkrim et Abdenbi L., nés à Casablanca. Les quatre frères avaient des relations avec Yousssef Belhaj. Ils l'auraient hébergé en juillet 2003 dans leur logement à Getafe (banlieue de Madrid). Les autres suspects avaient des liens avec l'un des auteurs présumés des attentats, Serhane Ben Abdelmajid Ferkhat en l'occurrence, dit "le tunisien". Le présumé s'était suicidé en compagnie de six autres kamikazes, au lendemain des attentats de Madrid. Ils sont aussi accusés d'avoir des liens avec les frères syriens Mohannad et Moataz Almallah Dabas, récemment arrêtés. Le premier a été arrêté à Madrid et l'autre à Londres. Ils auraient également eu des communications téléphoniques avec Mustapha Maymouni. Ce dernier est incarcéré au Maroc pour son implication dans les attentats terroristes du 16 mai 2003 à Casablanca. La justice espagnole avait, jusqu'à présent, identifié en Espagne 74 personnes qui seraient impliquées dans l'attaque terroriste du 11 mars 2004 à Madrid, qui a fait 191 morts. Elle en a placé 24 en détention provisoire pour leur participation présumée à ces attentats.