Les échanges commerciaux démarreront le 1er janvier Dernière ligne droite pour l'opérationnalisation de la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAF). Après un report forcé suite à la crise sanitaire, les échanges commerciaux dans le cadre de la Zlecaf démarreront le 1er janvier 2021, marquant ainsi un tournant dans l'histoire économique de l'Afrique. En effet, cette zone a pour objectif de créer un marché africain de 1,27 milliard de consommateurs avec un PIB cumulé oscillant entre 2,3 et 3,4 billions de dollars américains. La création de la Zlecaf renforcera les relations commerciales intra-africaines qui ne représentent à ce jour que 16%. Elle consolidera également le taux d'industrialisation du continent (2% de la valeur ajoutée manufacturière mondiale) et réduira la dépendance aux matières premières. Tous ces paramètres ont été discutés, samedi 5 décembre, lors du 13ème sommet extraordinaire de l'Union africaine relatif à la Zlecaf, tenu par visioconférence. Le Maroc y a pris part réitérant ainsi son attachement pour la mise en œuvre de cet accord qui propulsera l'intégration économique du continent et promouvra le «made in Africa». Retour sur les principaux points évoqués par le Royaume lors de cette rencontre ayant rassemblé les dirigeants des Etats et gouvernements de 54 Etats membres de l'Union africaine. Un gisement d'opportunités Le Maroc considère que le lancement effectif des échanges commerciaux dans le cadre de la Zlecaf constitue un nouveau palier sur le chemin de l'unité et de l'intégration du continent. Intervenant dans ce sens, Mohcine Jazouli, ministre délégué auprès du ministre des affaires étrangères, de la coopération africaine et des Marocains résidant à l'étranger, a rappelé les opportunités offertes par ce nouvel espace. * «La Zlecaf nous offre la possibilité de transformer sur place les matières premières dont regorge l'Afrique et d'accélérer la mise en œuvre d'une base industrielle africaine pour répondre à nos besoins». Et d'ajouter : «C'est d'abord et avant tout un espace de complémentarité par la création de pôles de croissance régionaux interconnectés et un espace propice aux avantages comparatifs, ainsi qu'une utilité nouvelle aux Communautés économiques régionales (CER) et à l'intégration africaine». Se référant à M. Jazouli, cette zone de libre-échange libérera le génie créatif africain, créera des ponts entre les régions et facilitera le commerce intra-régional et accélérera l'intégration des «Communautés économiques régionales», reconnues par l'accord de la Zlecaf comme piliers indicatifs. «Ce sont là des opportunités formidables, mais aussi des défis de taille, pour rattraper les fragilités», indique-t-il. Les facteurs de réussite L'instauration de mécanismes de coordination efficaces est la clé de la réussite de cette zone. Les communautés économiques régionales joueraient un rôle important dans cette synergie. Selon M. Jazouli, ces communautés contribueront à l'harmonisation des politiques et des priorités continentales, et ce dans le respect des principes de subsidiarité et de complémentarité. «Seul un esprit de coopération solidaire et agissante nous permettra de réaliser le plein potentiel de la Zone. Sa réussite nous impose de fédérer notre potentiel, nos richesses et nos structures économiques», relève-t-on de M. Jazouli. Et de poursuivre : «Pour nous fédérer, il faut d'abord s'autogérer, de même que les mesures prises au niveau national devront aller de l'avant pour accompagner la dynamique de la Zlecaf». Pour développer le commerce intra-africain, l'importance est d'élaborer des stratégies sur la PME-PMI, de faciliter le commerce et d'encourager la numérisation de l'économie africaine. L'instauration des règles d'origine appuiera l'intégration économique africaine. Ces critères permettront ainsi de développer les chaînes de valeur sur la base des complémentarités au sein du continent.