Porter atteinte à la justice et jeter le doute sur l'intégrité des magistrats ne fait donc que démolir la construction de l'Etat de droit en s'attaquant à ses fondations les plus importantes. Les magistrats marocains se rebiffent. Dans un communiqué rendu public, mercredi dernier, l'Amicale hassanienne des magistrats a tenu à faire part publiquement de l'indignation de ses membres face aux allégations véhiculées par certains médias portant atteinte à la justice. Par ce communiqué, les magistrats ont voulu transmettre un message ferme, clair et précis à tous ceux qui se permettent de porter atteinte à l'image du juge marocain. Ne tolérant plus le caractère diffamatoire de certaines déclarations et prises de position à l'égard de la justice marocaine, ils ont manifesté leur intention de recourir aux moyens judiciaires prévus par la loi afin de préserver la réputation du corps de la magistrature. Les magistrats comptent donc engager des poursuites judiciaires contre tous ceux qui oseront porter atteinte au principe universel de l'inviolabilité de la Justice. Ils rappellent aussi que le corps de la magistrature reste déterminé à assumer ses responsabilités et à effectuer la mission qui lui incombe dans le cadre de la loi avec fermeté et vigilance. Une mission que les juges placent au cœur de l'édification et de la préservation de l'Etat de droit étant donné que le pouvoir judiciaire est l'un des piliers fondamentaux sur lesquels repose la construction démocratique. "L'Amicale fait part de sa déception et de sa condamnation des allégations véhiculées par certains médias et qui portent atteinte à la justice, à sa probité et à ses hommes, soulignant que la justice marocaine est mûre et qu'elle est capable d'assumer sa mission qui consiste à veiller à la paix sociale, à concrétiser le concept de démocratie et de l'Etat de droit en vue de garantir la prééminence de la loi et l'égalité de tous devant elle en toutes circonstances et situations sans se plier à une quelconque influence", explique le communiqué. Porter atteinte à la justice et jeter le doute sur l'intégrité des magistrats ne fait donc que démolir la construction de l'Etat de droit en s'attaquant à ses fondations les plus importantes. Ainsi, dire que les membres de la Salafiya Jihadia n'ont pas eu de procès équitable ou affirmer que cette nébuleuse n'existe pas et qu'elle a été inventée par les services de sécurité et le pouvoir judiciaire est une atteinte à l'inviolabilité de la Justice marocaine et une accusation grave à l'égard des magistrats. La colère des juges marocains est donc légitime puisqu'ils ont le droit, à l'instar de tous les citoyens, de se défendre contre toute atteinte à leur image. Et, en plus d'être un droit, il s'agit d'une obligation. Les magistrats ont l'obligation de défendre le principe de l'inviolabilité de la Justice car on ne peut préserver l'Etat de droit qu'en renforçant et protégeant ses piliers.