Le Maroc fait face à une hausse des cas de décès liés à la Covid-19. Intervenant mardi lors de la séance des questions orales à la Chambre des conseillers, le ministre de la santé, Khalid Ait Taleb, a donné des explications à cette situation inquiétante. Selon le ministre, la hausse des décès est due à l'augmentation significative du nombre des cas d'infection et le passage de certaines provinces à la phase III de propagation du virus. Ce dernier a précisé que les facteurs de risque de décès concernent les hommes, les adultes de plus de 65 ans et ceux qui souffrent de maladies chroniques, notamment le diabète, le cancer et les maladies cardiovasculaires. A ce sujet, le ministre a fait observer que l'âge moyen des cas de décès s'est élevé à 66 ans et demi, alors que l'âge moyen des cas d'infection se situe à 40 ans. Les hommes représentent 69% du total des décès. Selon les données du ministère, 55% des décédés souffraient de maladies chroniques, notamment le diabète, l'hypertension, l'asthme, le cancer et d'autres maladies. 89% des décès sont survenus dans les services de réanimation et de soins intensifs. Une pratique illégale La demande d'un chèque de garantie dans les cliniques privées est une pratique illégale, a affirmé le ministre de la santé. Ce dernier a rappelé que sur le plan juridique, il est interdit pour la clinique, en cas de tiers payant, de demander aux personnes assurées ou à leurs ayants droit une garantie en espèces, par chèque ou tout autre moyen de paiement en dehors de la part restant à leur charge, en vertu de l'article 75 de la loi 131.13 relative à l'exercice de la médecine. Il a dans ce sens expliqué que conformément à l'article 316 du code du commerce, toute personne, en connaissance de cause, qui accepte de recevoir ou d'endosser un chèque à la condition qu'il ne soit pas encaissé immédiatement et qu'il soit conservé à titre de garantie, est punie d'un emprisonnement d'un à cinq ans et d'une amende de 2.000 à 10.000 DH». Si la pratique continue d'être monnaie courante, cela résulte de «l'absence d'un système électronique permettant d'avoir accès aux données dont disposent les compagnies d'assurance pour connaître si le patient est souscrit à une société ou non», a-t-il relevé tout en reconnaissant qu'«il s'agit d'une lacune que l'on exploite ». Le ministre a signalé que ce qui s'était produit ces derniers jours au niveau de certaines cliniques ne doit pas être généralisé à tous les établissements. Il a assuré que les services du ministère n'ont reçu jusqu'à présent aucune plainte liée à la demande de chèque de garantie par les cliniques privées. 2.410 postes d'infirmiers ouverts Le ministre aussi fait savoir lors de la séance des questions orales que d'importants efforts sont déployés pour faire face au manque de cadres infirmiers. Ainsi, le nombre de postes ouverts au titre de l'année 2020 s'est élevé à 2.410, répartis en coordination avec les directions régionales pour l'organisation des concours de recrutement au niveau des régions. Le nombre des postes ouverts pour les infirmiers et les techniciens de santé au titre de l'année 2019 a atteint un total de 2.767 postes, dont 36% ont été affectés au milieu rural et dans les zones enclavées, a précisé le ministre. Par ailleurs, l'année scolaire 2020-2021 a connu l'ouverture du concours d'accès aux Instituts supérieurs des professions infirmières et techniques de santé avec 3.145 postes, tandis que l'année 2019-2020 a enregistré l'ouverture de 2.735 postes. L'amélioration de la situation des professionnels de la santé, en particulier les infirmiers, par la réforme du système de formation «Licence-Master-Doctorat» (LMD) ainsi que la régularisation de la situation scientifique et administrative des infirmiers, fait partie des dossiers sur lesquels travaille le ministère.