Plusieurs startups africaines ont fait preuve d'une capacité d'adaptation pendant la pandémie La pandémie de Covid-19 a joué en faveur de l'accélération de la transformation digitale et a montré la capacité de plusieurs startups africaines à s'adapter et mieux exploiter cette révolution numérique. C'est ce qui ressort de la septième websession des MEDays Talks organisée, dernièrement, sous le thème «Disruptions : de la pandémie mondiale à la nouvelle ère numérique». Initiée par l'Institut Amadeus, cette rencontre a connu la participation des responsables et des experts internationaux pour enrichir le débat et identifier les opportunités à saisir de cette crise que traverse le monde. Intervenant à cette occasion, John Paul Iwuoha, fondateur et président-directeur général de Smallstarter Africa, a indiqué que plusieurs startups africaines ont fait preuve d'une capacité d'adaptation depuis l'arrivée de la pandémie et ont su tirer profit de la situation en procédant à la transformation de leurs activités à même de répondre aux besoins spécifiques pendant cette période de crise. M. Iwuoha a encouragé, en plus de l'investissement dans l'éducation et la promotion de l'entrepreneuriat, l'intégration d'une nouvelle approche genre dans les projets de développement des pays africains. Ce qui permet «de mettre en place un modèle d'intégration féminin solide à travers l'entrepreneuriat digital», a-t-il dit. De son côté, Irène Ochem, fondatrice et présidente-directrice générale du Forum des femmes africaines pour l'innovation et l'entrepreneuriat (AWIEF), a fait part que la pandémie est venue aggraver les inégalités de genre en Afrique. Elle a encouragé les initiatives visant à favoriser l'autonomisation de la femme africaine. Mme Ochem a mis en avant le rôle joué par les nouvelles technologies de l'information et de la communication dans la promotion de l'inclusivité pour les jeunes et les femmes et en Afrique. L'intervenante a ainsi rappelé l'importance du programme Leadtech de l'Université Mohammed VI Polytechnique et l'AWIEF visant au lancement d'un programme d'incubation au profit des startups africaines pour leur permettre d'acquérir les connaissances ainsi que de développer les compétences et les meilleures pratiques pour les aider à réaliser et à mener bien leurs projets. Elle a fait part de la nécessité pour l'Afrique de réinventer le système éducatif pour pouvoir offrir aux jeunes une formation à même de s'adapter aux exigences du marché du travail. Mme Ochem a encouragé l'intégration du développement de l'action africaine dans une logique de panafricanisme. Il s'agit ainsi de «pallier les défaillances en matière de gouvernance, d'encourager les initiatives et de mettre en place les politiques et les réglementations adéquates à même d'accompagner la transition numérique», a-t-elle souligné. Selon Olivier Kempf, directeur de La Vigie, chercheur associé à la Fondation pour la recherche stratégique et directeur de la Collection Cyberstratégie chez Economica, la crise sanitaire a contribué au renforcement des inégalités dans l'utilisation des outils numériques et a augmenté le risque de cyberattaques, appelant ainsi à investir beaucoup plus dans ce domaine en vue de garantir la sécurité des systèmes d'information. Il a dans ce sens mis en exergue l'intérêt de l'Afrique et l'Europe à œuvrer ensemble et mobiliser leurs efforts, à travers un partenariat liant les deux continents et visant à tirer profit de cette révolution numérique. M. Kempf a ajouté que ce partenariat permet aux deux parties d'intégrer un marché potentiel de près de 2 milliards de personnes et de pouvoir ainsi concurrencer la Chine et les Etats-Unis. Rappelons que les travaux des MEDays Talks se poursuivent jusqu'au 17 novembre, en faisant la part belle aux sujets d'actualité et en rapport avec le continent africain en temps et après la pandémie de Covid-19.