Le processus exceptionnel de régularisation de la situation des immigrés clandestins en Espagne, clôturé au bout des trois mois derniers, a permis à 690.679 "sans-papiers" de déposer un dossier dont 85.969 marocains, a-t-on appris de source officielle à Madrid. Selon les chiffres révélés lundi par le ministre du travail et des affaires sociales, M. Jesus Caldera, la ventilation par nationalités montre que les Equatoriens sont les premiers bénéficiaires de l'opération avec un nombre de 139.714 dossiers, suivis des Roumains (118.298) et des Marocains (85.969). Dans l'ensemble, le contingent majoritaire est formé par les ressortissants des pays d'Amérique latine, même si les services officiels espagnols ont reçu des demandes de 160 nationalités différentes. Par secteur d'activité, les clandestins déclarés exercent par ordre de priorité dans les secteurs du travail domestique (près de 30%), le bâtiment (20.7%),l'agriculture et l'élevage (14.6%), l'hôtellerie (10.3%), le commerce en détail (4.7%). Les trois principales agglomérations où sévissait le travail au noir sont celles de Madrid (170.000), de Barcelone (138.000) et de Valence (106.000). Le ministre espagnol s'est félicité du "succès de ce processus unique dans l'histoire des pays industrialisés" qui grandira les droits des employeurs et des immigrés. "Aujourd'hui, beaucoup de gens se sentent déjà mieux", a-t-il dit. Quant aux malheureux candidats à la régularisation, soit parce que leurs patrons ont refusé de faire les démarches ou ne remplissaient pas toutes les conditions exigées, ils sont des centaines de milliers, selon les différentes sources, à devoir rester dans la clandestinité. Ils pourront arguer de l'"enracinement par le travail ou sur le plan social" pour régulariser leur situation pour des "raisons humanitaires". A défaut, ils seront expulsés d'Espagne, car "à partir d'aujourd'hui on ne pourra pas travailler sans contrat" et que les employeurs sans scrupules seront désormais "sévèrement" poursuivis, a indiqué le ministre espagnol.