L'Union marocaine du travail (UMT) s'oppose à l'idée du report de l'augmentation du SMIG et du SMAG. Un communiqué du syndicat rendu public jeudi évoque les raisons de ce refus, surtout qu'il s'agit selon l'UMT d'un engagement pris suite à un accord conclu entre le gouvernement, les employeurs et le mouvement syndical dans le cadre du dialogue social et d'outre passer le décret qui y est relatif, paru dans le bulletin officiel. Pour l'UMT, l'impact de l'application de la dite augmentation est minime. 5% du SMIG équivaut à 0.67 dhs/ heure soit 128,44 dhs mensuels, si 191 heures travaillées. Partant du fait que le gros des entreprises adoptent le SMIG Horaire, l'impact est encore peu significatif. Alors que s'agissant du SMAG, cette augmentation est encore plus dérisoire. 5% représente 3.83 dhs par journée de 10 heures travaillées au moins. Selon ce document, une bonne partie des entreprises, n'appliquent même pas le SMIG ou le SMAG , 47% des salariés sont déclarés à la CNSS, moins que le SMIG quand ils sont bel et bien déclarés. L'UMT juge que l'application de la revalorisation du Smig et du Smag ne compromet nullement la capacité des entreprises à sauvegarder l'emploi, et ce, contrairement à ce qui a été avancé par une partie du patronat. Cette position est confortée par l'avis d'imminents économistes sur le sujet. En effet,les études menées par le département études et recherches de l'UMT et de l'avis d'experts , montrent que le SMIG ou le SMAG ne permettent pas à un salarié , chef de famille de 2 ou 3 membres, de subvenir aux besoins les plus élémentaires que pour neuf jours au plus. Ladite représentation syndicale exhorte le gouvernement à ne pas céder aux pressions de certains milieux, à faire respecter la loi et à l'implémentation des clauses de l'accord du 25 avril 2019 instituant une deuxième revalorisation du SMIG et du SMAG à intervenir en juillet 2020. Celle-ci rappelle la suprématie de la loi et attire l'attention, que nulle entité ne peut légiférer en lieu et place de l'Exécutif qui a décrété l'application de l'augmentation du SMIG et du SMAG. Par l'occasion elle demande à l'ensemble des délégués syndicaux et aux délégués du personnel, à ses structures professionnelles, nationales et régionales-UMT, d'exiger l'application de la revalorisation du Smig et du Smag dans les entreprises et d'assurer le suivi de sa mise en oeuvre. Pour l'UMT, la crise du coronavirus a bouleversé les fondements de plusieurs sociétés mais elle est porteuse de leçons dont l'importance de la solidarité et du maintien du pouvoir d'achat en temps de crise. Les travailleurs font partie des plus grandes victimes de cette crise, spécialement ceux et celles du secteur privé, payés au SMIG et au SMAG constituant une large frange (47 % de salariés déclarés à la CNSS).