Dans notre noble action, le possible nous l'avons fait. Nous sommes sur la voie de l'accomplissement de l'impossible. Pour le miracle accordez-nous, un peu plus de temps ! L'introduction du présent article pourrait, à elle seule, suffire quant à la réplique à une certaine presse qui, ces derniers temps, n'a rien épargné pour stigmatiser la noble action d'ONG composées de pléiades de cadres unionistes sahraouis, militants dans le domaine des droits de l'Homme . Que cette presse nous critique, c'est excellent. Car elle nous permettra de réviser notre action en corrigeant nos erreurs pour aller vers le meilleur. Mais qu'elle le fasse en nous méconnaissant et dans l'ignorance des résultats apportés à la nation par nos modestes, mais inlassables efforts, cela s'avère, tout simplement de l'iniquité, gratuitement émise à notre égards. Nous ne lui demandons pas de se ranger à notre côté et encore moins de faire de notre cause la sienne. Nous voulons, tout simplement, qu'elle daigne nous approcher pour mieux pouvoir nous comprendre et nous connaître afin de pouvoir émettre un jugement crédible, et ce au lieu de nous bombarder de préjugés, sans le moindre fondement. On ne peut pas juger quelqu'un sans le connaître. Et par-dessus le marché, il est injuste de juger des militants pour la sauvegarde des droits de l'Homme sans une parfaite et véritable connaissance de leur action et des raisons qui les ont motivés pour s'engager, sans réserve aucune, à militer dans un domaine qu'elles ont choisi, librement, consenties à s'y d'investir ne lésinant ni sur leurs temps, ni sur leurs effort – physique, moral et intellectuel- et encore moins sur leurs propres moyens, notamment financiers. Mon but n'est pas de déclencher une polémique ou une guéguerre avec ladite presse. Ceci ne profitera qu'à nos ennemis communs. Mon espoir, c'est qu'un jour elle sera tentée de nous rapprocher pour avoir une idée saine de ce que nous entreprenons. Optimiste, je ne peux que me permettre d'étirer cet espoir afin que la presse marocaine, toutes tendances confondues, nous soutienne avec les meilleures de ses plumes dans notre honorable combat qui n'est autre que le sien et celui de toute les forces éprises de liberté, de démocratie et soucieuses de la préservation des droits de l' Homme. Les accusations dont nous sommes aujourd'hui la cible, en toute iniquité, sont nombreuses. De ce fait, très succinctement, je répondrai à celles qui me paraissent les plus intolérables : Emanation du makhzen ? Non. Nous ne sommess l'émanation ni du Makhzen , ni de l'Etat et encore moins du privé . Nous sommes l'émanation de la souffrance de notre propre chair, de l'indignation qu'on nous a fait subir le polisario, de l'usurpation, des décennies durant, de notre droit à la liberté d'action, de mouvement et d'expression. Plus que cela, nous sommes l'émanation, pour ne pas dire la progéniture, du calvaire indescriptible que vivent, depuis plus de trente (30) longues années, 48.000 authentiques Sahraouis et 408 prisonniers de guerre séquestrés dans les camps de Tindouf. C'est cela notre véritable émanation. C'est également cela qui nous stimule à supporter avec sagesse les préjugés de ceux qui s'érigent en juges quant à notre action sans, malheureusement, nous connaître et en totale ignorance de cette dernière . Grâce à cette pure et saine émanation nous ne fléchirons et n'abdiquerons jamais, quoi qu'il advienne et que les chiens aboient tant qu'ils le peuvent… Soutenus et financés par l'Etat ? Nous ne voyons pas de mal à ce que l'on soit aidés et soutenus par un Etat que, hier seulement, l'intraitable journaliste, le Dr Fayçal d'Al-Jazeera a qualifié des plus démocrates de notre monde arabe. Mais à notre grand regret et à la grande satisfaction de ceux qui veulent que nous ne progressions pas, nous ne sommes aidés ni de l'Etat, ni du privé et encore moins des «Mouhssinines», si ces derniers existent encore dans les fiches comptables de nos ONG respectives. Là permettez-nous de saisir l'occasion de lancer un appel à l'Etat pour qu'il se décide à nous aider et soutenir. Il n'y a guère de honte à que nos associations soient soutenues et aidées par ce même Etat avec lequel nous avons un dénominateur commun, à savoir le triomphe d'une cause nationale, et ce dans l'intérêt de tous. Enfin, pour conclure, nous nous adressons à certaines personnes qui, ces derniers temps, en catimini, et le plus cyniquement du monde, tentent d'attiser les flammes de la haine entre nous et quelques ONG fondées par des citoyens des régions nord du Royaume : «Que les ONG sahraouies emportent la mise ou le Collectif «Watanouna», le résultat pour nous ne pourrait, en aucun cas, être que le même c'est le Maroc qui triomphera.» • Semlali Aabadila Au nom de : l'Alliance Associative pour la Défense des Droits de l'Homme au Sahara, l'association «ARRAI»-Dakhla, l'Association ASDIH-Laâyoune, l'Association «Lumière et Justice»-Belgique