Nul n'ignore que le FMI n'est pas du tout satisfait de la politique du gouvernement en matière de développement socioéconomique. Le ministre des Finances et de la Privatisation, Fathallah Oualalou, est, depuis samedi, à Washington, où il doit s'entretenir avec les responsables de la Banque mondiale et du Fonds monétaire international (FMI). Au menu des entretiens du ministre marocain avec les dirigeants des institutions monétaires internationales, la situation socioéconomique et la politique de développement adoptée par le Maroc. Officiellement, le contenu réel de ces entretiens ne sera pas révélé à l'opinion publique comme cela avait été le cas depuis que le FMI s'était invité, il y a plus deux décennies, dans notre politique économique et sociale. Aussi devra-t-on se contenter des quelques déclarations vagues que les deux parties feront au terme de leurs rencontres. "Le Maroc est sur la bonne voie", diront les responsables du FMI pendant que le ministre marocain ne manquera pas de souligner sa satisfaction quant aux résultats des pourparlers et de saluer la politique de l'institution monétaire internationale à l'égard du Maroc. Toutefois, nul n'ignore que le FMI n'est pas du tout satisfait de la politique du gouvernement en matière de développement socioéconomique. Certes, les responsables de ladite institution voient d'un bon œil les progrès enregistrés par le Maroc en matière de stabilité macroéconomique, de développement des infrastructures et des réformes juridiques liées au domaine de l'investissement, mais ils considèrent néanmoins que le Royaume demeure incapable de faire fructifier ces acquis sur le plan social. En d'autres termes, la stabilité économique n'est pas ressentie au niveau des citoyens qui ne voient pas venir le bien-être social dont ils rêvent depuis plusieurs décennies. Un rêve qui devait se réaliser au bout de l'application du fameux Plan d'ajustement structurel, mais qui n'a pas été au rendez-vous. Le FMI reproche aussi au Maroc des défaillances budgétaires, notamment en ce qui concerne l'utilisation des recettes de la privatisation pour satisfaire des besoins en matière de dépenses alors qu'elles auraient dû être réinvesties dans le développement des infrastructures et la mise à niveau de l'économie. Mais, le FMI ne se contente pas de critiquer. Heureusement, d'ailleurs. Après avoir procédé aux examens nécessaires qui lui ont permis de diagnostiquer le mal, il semble avoir trouvé le remède. Il s'agit d'un Plan d'ajustement social. Un nouveau PAS, certes, mais qui a pour principale préoccupation l'amélioration de la situation sociale. Ainsi, en l'absence d'une recette-maison, puisque le gouvernement a été incapable d'élaborer une politique de développement social tout en préservant les équilibres budgétaires, le FMI a décidé de passer à l'action et d'imposer les solutions nécessaires trouvées par ses experts. Les nôtres, eux, devront se contenter de les appliquer à la lettre.