Personne ne sait comment les choses vont évoluer même si la situation sur le terrain est bien maîtrisée par les forces de l'Otan et de l'ONU. Dans quelques mois se jouera le destin du Kosovo, moins de 2 millions d'habitants, par l'examen de sa situation sous l'angle des “standards“ exigés par l'ONU et consignés dans un document de 120 pages . Les Albanais attendent ce moment avec impatience car des résultats dépend l'espoir de la majorité de la population. Celui de l'indépendance de la Yougoslavie. Un pays où la société civile est dynamique, se battant pour la démocratisation du Kosovo et sa mise à niveau politique. La tâche n'est pas une sinécure. D'abord, à cause de la pauvreté qui frappe une bonne partie des Kosovars et la fragilité économique du pays (absence de ressources) boycotté par les investisseurs étrangers et où la contrebande et le crime organisé, en l'absence de ressources fiables, sont très florissants. D'ailleurs, en plus d'œuvrer sur le terrain pour transférer les compétences à l'Unmik (mission des Nations unies au Kosovo) et à la police locale qui est en pleine formation, l'une des missions de la Kfor consiste à lutter contre les trafics de tout genre. Ensuite à cause du jeu de Belgrade qui est passé maître dans l'art de la propagande. En effet, le président yougoslave, le nationaliste Vojislav Kostunica, en butte à des problèmes internes graves, utilise le Kosovo qu'il sait avoir perdu à jamais ( du moins il est conscient que le retour à la situation d'avant 1999 est impossible) pour faire diversion. D'ailleurs, les journalistes serbes du Kosovo, sous influence de Belgrade, font feu de tout bois, en abusant dans leurs journaux publiés tous en Yougoslavie de l'arme de la désinformation et de l'intox. Style, l'hôpital marocain de Mirovica ne soigne que les malades d'origine albanaise et un fait divers se transforme en attaque contre la minorité serbe. L'action accomplie par la communauté internationale au Kosovo trouve rarement une place dans la presse serbe. C'est dire qu'une grande partie de la solution du problème kosovar se trouve à Belgrade. En attendant, c'est le statu quo. Personne ne sait comment les choses vont évoluer même si la situation sur le terrain est bien maîtrisée par les forces de l'Otan et de l'ONU. Les jeunes Kosovars rêvent d'autre chose. “Mon rêve à moi? aller en Europe“, dit un Albanais de 20 ans qui tient une boutique de prêt-à-porter à Pristina.