Une enveloppe budgétaire de 1,15 milliard de DH a été investie dans la recherche scientifique et technique dans le domaine halieutique au Royaume durant la dernière décennie, a annoncé Zakia Driouich, secrétaire générale du ministère de la pêche maritime, en marge d'une visioconférence tenue lundi. En célébration de la journée mondiale des océans, l'Association des enseignants des sciences de la vie et de la terre au Maroc (AESVT) a organisé ce lundi en partenariat avec Heinrich-Böll-Stiftung et la Fondation Lydec une visioconférence sous le thème «Maroc post-Covid-19 : Comment agir pour faire de l'économie bleue un pilier de croissance du nouveau modèle de développement du Maroc». Dans son intervention, Zakia Driouich a souligné qu'au «Maroc comme partout dans le monde il y a eu une véritable volonté de tirer les leçons propices de la crise liée à la Covid-19, pour construire un avenir plus inclusif, plus sûr et plus soutenable que ce soit en termes de santé, d'éducation, de développement, d'indépendance économique et commerciale, de sécurité alimentaire et de sauvegarde de l'environnement et tout particulièrement l'environnement marin». Selon elle, «pour ce qui est de la pêche maritime, les principes de l'économie bleue ont été intégrés dans sa stratégie de développement et de modernisation Halieutis. Le succès d'une politique de pêche ne peut être envisagé sans la conservation et la protection de l'écosystème marin et plus généralement une gestion durable des pêcheries». Et de poursuivre que, «dix ans après le lancement de cette stratégie, de profondes mutations ont été opérées dans ce secteur au niveau environnemental, social, et économique. Nous avons renforcé les moyens de recherche halieutique avec un investissement total de 1,15 milliard de DH sur dix ans pour faire de notre Institut national de recherche halieutique un outil de suivi et de production d'avis scientifiques permettant de soutenir les mesures de gestion mises en place». Mme Driouich a également rappelé les autres sauts considérables enregistrés au niveau de ce secteur à travers l'élaboration de 19 plans d'aménagement des principales pêcheries à intérêt crucial, la modernisation des infrastructures de commercialisation que ce soit les halles et marchés de gros au poisson, l'amélioration de la traçabilité et le contrôle des pêches, la mise en œuvre des plans d'aménagement dédiés, l'aquaculture peut entrevoir un potentiel de développement important au cours des prochaines années. D'après elle, «durant la période 2010-2020, la production nationale halieutique a augmenté de 28% en volume mais de 75% en valeur. Tandis que la valeur ajoutée créée par le secteur a doublé les exportations en valeur de presque 70%. Ces réalisations montrent le rôle que peut jouer la pêche en tant que moteur pour l'économie bleue au Maroc et plus globalement qu'il soit intégré dans le nouveau modèle de développement en cours d'élaboration. Cette volonté est motivée par la croissance démographique et la pression de plus en plus forte sur les ressources naturelles». Notons que pour contribuer au développement durable de ce gisement économique d'une grande fragilité, l'AESVT Maroc et ses partenaires organisent la Semaine Bleue 2020 qui fait partie du programme annuel 2020-2030 de mobilisation visant à amplifier les actions de sensibilisation et les débats avec différents acteurs étatiques et non étatiques, et qui accompagnent les actions et projets de l'AESVT, Heinrich Böll et leurs partenaires associatifs, scientifiques et privés durant toute l'année. Le Maroc qui a signé un certain nombre de traités au niveau mondial, tels que la Convention des Nations Unies sur le droit de la mer de Montego Bay (UNCLOS), le Protocole de Nagoya sur l'accès aux ressources génétiques et le partage juste et équitable des avantages découlant de leur utilisation (APA) relatif à la Convention sur la diversité biologique (CDB), le Protocole d'Aïchi, l'Agenda 2030, ou encore l'Accord de Paris, est en quête de valorisation de son capital maritime à travers la mise en place de nombreuses stratégies sectorielles.