17,5 MMDH de recettes à l'export, 1,7 MMDH d'incitation à l'investissement, 350 MDH d'indemnités L'agriculture et la pêche maritime ont réussi à répondre à l'adéquation difficile qui s'est présentée à eux ces deux derniers mois. Le contexte n'était certes pas facile, du fait que la crise sanitaire a été conjuguée à la sécheresse, un aléa structurel qui pouvait facilement affaiblir le secteur, notamment l'agriculture, sans une vision intégrée et une implication de l'ensemble des parties prenantes. Et pourtant, tous les mécanismes ont été sécurisés pour permettre à cette branche vitale de l'économie nationale de maintenir sa cadence et assurer un approvisionnement régulier du marché malgré les difficultés structurelles et conjoncturelles auxquelles elle fait face. Cette résilience a été soulignée encore une fois par Aziz Akhannouch, ministre de l'agriculture, de la pêche maritime, du développement rural et des eaux et forêts. Intervenant lundi à la première Chambre, le ministre de tutelle n'a pas manqué de saluer l'engagement de la communauté agraire particulièrement les agriculteurs, petits et grands, pour relever le défi «Covid-19/sécheresse». Cet engagement puise aussi ses fondements dans l'expérience acquise durant ces dix dernières années grâce au déploiement de la stratégie Plan Maroc Vert et Halieutis. «La crise actuelle est la meilleure évaluation de ces deux plans sectoriels. Nous sommes satisfaits du rendement observé au moment où d'autres pays dotés de moyens plus avancés n'ont pas pu sécuriser leur besoin en ce temps de crise. Ce qui a été réalisé par le secteur en cette période est une activation des mécanismes acquis aussi bien par l'agriculture que la pêche maritime durant ces dernières années», peut-on retenir de l'intervention de Aziz Akhannouch. Et d'ajouter : «On n'aurait jamais cru par le passé que le secteur maintiendrait son rythme de croisière lors d'une période très sèche. Ce qui a été atteint à ce jour revient, entre autres, à la complémentarité des filières de production». Le passage du ministre à la Chambre des représentants était une occasion pour actualiser les données du secteur qui ne cesse de montrer une solidité de l'ensemble de ses agrégats. Citons dans ce sens la remarquable performance à l'export atteinte par l'agriculture marocaine. Le ministre relève à cet effet des recettes d'exportation de 17,5 milliards de dirhams générées depuis le début de la campagne à ce jour. L'ensemble des produits ont vu leur cadence augmenter à l'export aussi bien en termes de volume que de valeur. Le bilan établi au 24 mai fait ressortir une hausse de 9% des exportations des primeurs dont le volume a atteint les 1,17 million de tonnes. Les exportations de la tomate se sont accrues de 5% (525.000 tonnes) et celles du haricot vert ont grimpé de 9% (120.000 tonnes). On note également une hausse de 8% des exportations de courges (45.000 tonnes), de 74% de pastèques (161.000 tonnes), de 50% de fruits rouges (87.000 tonnes), de 4% de melons (40.000 tonnes) et de 193% de l'avocat. En revanche, les exportations des agrumes ont marqué une baisse de 27% en volume et de 2% en valeur. Cette performance aussi bien sur le plan local qu'international ne pouvait se faire sans l'appui et l'encouragement des agriculteurs, notamment en termes d'investissement. On retient de l'intervention du ministre une attribution de 1,7 milliard DH du Fonds de développement agricole. La tutelle a par ailleurs déployé, dans une approche anticipative, un dispositif anti-sécheresse bien ficelé. Il ressort que 350 millions de dirhams ont été versés depuis la mi-avril par la Mamda aux agriculteurs affectés par le manque de pluies au titre de l'actuelle saison agricole. A cela s'ajoute également l'appui de Crédit Agricole aux petits agriculteurs à travers la mise en place d'une offre intégrée portant sur un financement de 1,5 milliard de dirhams allant de l'acquisition d'orge au profit des éleveurs aux cultures printanières et la plantation d'arbres fruitiers.