La rencontre entre George W. Bush et Ariel Sharon n'a pas créé de surprise. En effet, le président américain a réitéré son soutien au plan israélien de retrait de la bande de Gaza en appelant les Palestiniens à le soutenir. La paix reste, elle, fragile. Lors de sa visite au Texas, le Premier ministre israélien, Ariel Sharon, rappelé à l'ordre sur la colonisation en Cisjordanie par le président américain George W.Bush, n'a pas cédé. Cependant, il a pu obtenir de nouveau l'aval du président américain pour son plan de retrait de la bande de Gaza. «Je soutiens fermement son initiative courageuse de se retirer de Gaza et d'une partie de la Cisjordanie. Le Premier ministre est prêt à coordonner l'application du plan de retrait avec les Palestiniens. Je demande à la direction palestinienne d'accepter son offre», a déclaré George W.Bush lors d'une conférence de presse avec le Premier ministre israélien dans son ranch de Crawford (Texas). Le président américain a toutefois recommandé à son hôte de geler tout développement des grandes colonies juives en Cisjordanie et de démanteler les implantations illégales. «J'ai fait part au Premier ministre de mon souci de ne pas voir Israël prendre des initiatives qui contredisent ses obligations à l'égard de la «Feuille de route» et portent atteinte au statut final des négociations», a souligné Bush. «En conséquence, Israël doit démanteler les implantations illégales et respecter ses obligations à l'égard de la «Feuille de route» en ce qui concerne les colonies en Cisjordanie», a-t-il ajouté. De son côté, Ariel Sharon s'est engagé de respecter son engagement de démanteler les implantations et colonies illégales. Il a aussi assuré qu'Israël respectera également toutes ses obligations vis-à-vis de la Feuille de route. Toutefois, Sharon n'a pas manqué l'occasion pour affirmer encore que son gouvernement considérait les grandes colonies comme partie intégrante du territoire israélien. «La position israélienne est que les grands centres de population israéliens resteront aux mains d'Israël dans le cadre de tout accord sur le statut final, avec toutes les conséquences que cela implique», a-t-il souligné. Les Palestiniens ont immédiatement réagi en reprochant à George W. Bush de "légitimer" la colonisation juive en Cisjordanie. Sharon a réaffirmé son soutien au principe d'un Etat palestinien indépendant à la contiguïté territoriale garantie en Cisjordanie. «Nous souhaitons que les Palestiniens se gouvernent eux-mêmes dans leur propre Etat qui aura une contiguïté territoriale en Judée-Samarie, co-existant à côté d'Israël en paix et en sécurité», a-t-il déclaré. Le terme de "contiguïté" signifie que cet Etat ne sera pas morcelé par des implantations israéliennes empêchant la libre circulation des Palestiniens. Toutefois, Bush et Sharon ont lancé un appel aux Palestiniens pour qu'ils soutiennent le plan de retrait d'Ariel Sharon. Les deux chefs d'Etat ont aussi lancé un avertissement au président palestinien Mahmoud Abbas. Ils l'ont appelé à faire davantage pour arrêter les attaques contre des objectifs israéliens, ainsi que démanteler les groupes armés palestiniens comme le demande le fameux plan de paix baptisé "Feuille de route". Sur le terrain, des opposants au retrait israélien de la bande de Gaza ont enchaîné tôt mardi les portes de 167 écoles et maternelles de la région de Tel-Aviv. Les manifestants ont mis des chaînes et des cadenas aux grilles des écoles de Bat Yam, au sud de Tel-Aviv, à Herziiya, une ville côtière résidentielle située au nord de Tel-Aviv, a précisé un porte-parole de la police. «Nous ne savons pas qui sont ces gens, mais ce sont certainement des opposants au retrait puisqu'ils ont laissé des tracts affirmant que "les juifs ne doivent pas expulser les juifs», a précisé le porte-parole de la police. De son côté, le ministre de l'Education, Limor Livnat, a qualifié l'incident de «grave», soulignant que ce type d'acte violent «ne pouvait pas être ignoré». L. Livnat a appelé la police à trouver les coupables pour qu'ils soient traduits en justice.