La réforme des centres pénitentiaires passe par le biais de la formation du personnel travaillant au sein de ces établissements en matière des droits de l'Homme. Le ministère de la Justice et le ministère des Droits de l'Homme, en collaboration avec la section Maroc d'Amnesty International, ont organisé la semaine dernière à Ifrane un atelier sur la formation du personnel dans les centres pénitentiaires. Cette session de formation de trois jours, à laquelle ont pris part des experts des ministères des Droits de l'Homme et de la Justice et des organisations, Amnesty International et Penal Reform, a pour objectif, notamment d'améliorer les connaissances des bénéficiaires en matière de droits de l'Homme dans la perspective de constituer prochainement des unités mobiles de formation du personnel des centres pénitentiaires. S'exprimant à l'issue des travaux de cette session de formation au profit de 30 formateurs au sein des centres pénitentiaires, le directeur de la section Maroc d'Amnesty International a affirmé que la nouvelle législation pénitentiaire constitue une refonte importante du cadre législatif réglementant les établissements pénitentiaires. Et d'ajouter que les avancées obtenues grâce à l'adoption de la nouvelle législation pénitentiaire ne peuvent se concrétiser que par le biais de la formation du personnel travaillant au sein des établissements pénitentiaires. Cette session de formation, a-t-il précisé, s'inscrit dans le cadre d'une convention signée le 10 décembre 2000 avec le ministère des droits de l'Homme, le ministère de la Justice et la section Maroc d'Amnesty International. Cette convention porte sur l'élaboration d'un programme de formation à long terme étalé sur neuf ans au profit notamment des personnes chargées de l'application des lois, gardiens de prisons, policiers et magistrats. M. Sektaoui a indiqué que ce programme a pour objectif de contribuer à l'enseignement et à la formation aux droits de l'Homme dans la perspective de consolider les acquis obtenus au Maroc dans ce domaine pendant les dernières années. Et d'ajouter que ce programme permettra également de consacrer l'Etat de droit au Maroc et de soutenir les mutations politiques et socio-économiques dans notre pays pour une plus grande démocratisation et la diffusion des valeurs des droits de l'Homme. «Une fois ces formateurs seront formés, ils procéderont, dans le cadre des unités mobiles, à la formation des fonctionnaires des établissements pénitentiaires. A raison de trois ou quatre formateurs par centre, ils se chargeront de cette mission au sein des complexes pénitentiaires. Il faut dire que l'humanisation des conditions dans les prisons passe par la santé, la formation, le règlement de la question du surpeuplement, le suivi et la réinsertion des détenus après leur libération», souligne Assia El Ouadiâ, membre du conseil d'administration de la Fondation Mohammed VI pour la réinsertion des détenus et des pensionnaires des centres de sauvegarde de l'enfance. Il est à souligner que la réforme des centres pénitentiaires et la protection des droits des prisonniers sont à l'ordre du jour, notamment après le drame de la prison d'El Jadida, en novembre dernier. La création par le Souverain de la Fondation Mohammed VI pour la réinsertion des détenus et des pensionnaires des centres de sauvegarde de l'enfance s'inscrit dans ce sens. Mais la question de surpeuplement demeure l'entrave des actions de la formation et de l'orientation des prisonniers. Environ 6000 fonctionnaires s'occupent de l'encadrement de plus de 57000 détenus dans les différentes prisons du Royaume.