Déstabilisés en Irak par une vive opposition et de nombreuses attaques, les Etats-Unis semblent chercher de l'aide auprès de l'ONU… pour la reconstruction du pays. Dimanche, nouvelle attaque anti-américaine et nouveau soldat tué en Irak, le 17ème depuis le 1er mai et la fin officielle de la guerre ! Ce nouvel incident est intervenu alors que la coalition a lancé une offensive d'envergure, «Scorpion du désert», dans plusieurs régions du pays. Musclés, ces raids ne sont visiblement pas efficaces, pas plus que l'administration civile dirigée par Paul Bremer à Bagdad. Militairement déstabilisés, les Etats-Unis sont tout aussi politiquement affaiblis par une population qui réclame leur départ et un gouvernement d'union nationale qui tarde à venir… Consciente de difficultés qu'elle ne pourra surmonter seule, l'administration Bush a-t-elle décidé de se tourner vers les Nations-Unies ? C'est en tout cas ce que laisse penser l'organisation d'une conférence sur la reconstruction de l'Irak dans l'enceinte new-yorkaise de l'instance. Annoncé dimanche par le secrétaire général de l'ONU, Kofi Annan, ce rendez-vous doit réunir la semaine prochaine plusieurs pays, «y compris une délégation d'Irak». M. Annan a déjà dit espérer que cette conférence «pousse les pays donateurs à être généreux», la reconstruction «permettant de créer des opportunités de travail pour les Irakiens». Le responsable onusien s'exprimait à l'issue d'un entretien avec l'administrateur en chef Paul Bremer, en marge du Forum économique mondial organisé à Shouneh, en Jordanie. Au cours de ces débats, le diplomate américain a de son côté souligné la nécessité pour la coalition d'être « fixée avec certitude sur le sort de Saddam Hussein», seule condition pour convaincre les Irakiens de coopérer avec son administration. «L'incertitude sur le sort de Saddam donne évidemment une motivation aux baassistes, membres de l'ancien régime, qui continuent de se manifester», a-t-il remarqué. Les attaques que ses troupes subissent ont été attribuées par Washington aux partisans du président déchu qui reste introuvable tout comme ses deux fils.