Le public casablancais a été présent en masse samedi pour la 2ème Fête de la Musique. Cette manifestation musicale a concerné plusieurs quartiers de la ville. Elle a été annoncée, tôt le matin, par des camions à remorque, inhabituels dans les rues de Casablanca. Les organisateurs de la fête de la musique ont parié sur les jeunes talents pour réussir l'événement. Ils ont préféré donner l'expression à de jeunes formations de rap, hip-hop , rock, raï ou chaâbi au lieu de verser de grands cachets à une ou deux stars. Mais personne ne pouvait prédire si le public casablancais allait faire la sourde oreille ou non à ses jeunes talents. La réussite de cette fête dépendait du nombre de personnes qui allaient s'y inviter. Les organisateurs ne les ont pas attendues. Trois camions à remorque, parés et transformés en plateaux pour chanteurs et danseurs, ont sillonné les artères de la ville à partir de onze heures. Ils avaient pour mission de propager la nouvelle de la fête de la musique dans la ville. Ils roulaient, très doucement, en caravane. Dans le premier, des gnaouis donnaient le ton avec des crotales. Dans le deuxième, des cheikhates témoignaient de la popularité de la fête. Dans le troisième, une formation de dakka marrakchia attestait que la fête a beau se dérouler à Casablanca, elle n'élimine pas pour autant des expressions musicales propres à d'autres régions. Les trois camions ont terminé leur tour de la ville vers 17 heures, près de la place Mohamed V. La foule qui remplissait cette place a récompensé les danseurs et chanteurs de l'ardeur qu'ils ont mise pour inviter les Casablancais à la fête. Cette foule était si dense, si compacte qu'il n'y avait pas un seul interstice pour accueillir la chute d'une aiguille. Difficile d'avancer un chiffre. Peut-être 40 000 personnes, mais ce qu'il y a de sûr, c'est que la place Mohamed V était non seulement bondée, mais que la marée humaine qui l'agitait s'étendait à perte de vue. Elle était seulement limitée par l'édifice du tribunal et le bâtiment de la Wilaya du Grand Casablanca. La première partie des concerts sur la scène de la place Mohammed V a été animée par les jeunes des quartiers. Au hip-hop et chaâbi, les rythmes de Jil Jilala ont succédé. Pas très loin de la place Mohamed V, la formation Lamchaheb avait rendez-vous, après une longue absence, avec son public à la Casablancaise. « C'était impressionnant ! Je n'avais jamais vu ça ! Plusieurs générations de personnes ont fêté, comme un seul homme, le retour de Lamchab sur scène. Ils ont chanté et dansé ensemble », explique Ahmed Ghayet, président du réseau Maillage, dont l'une des associations, « Carrefour Jeunesse », a organisé avec la Wilaya du Grand Casablanca et le Conseil régional du tourisme l'événement. Changement de décor. Les complexes culturels comme Moulay Rachid, Touria Sekkat et Hay Mohammadi, ont également accueilli des concerts. Selon Ahmed Ghayet, qui a fait le tour de ces établissements, le public était si nombreux qu'il ne restait pas une seule place de libre. En assistant en masse à des manifestations musicales, les jeunes expriment leur soif d'un plus grand nombre de spectacles. Une fête par an est insuffisante ! Aux organisateurs de répondre à leurs attentes, en initiant plusieurs rendez-vous musicaux par an. Cela est d'autant plus aisé qu'aucun débordement n'a été enregistré dans le public.