L'agence insiste sur la solidité du profil business, l'importance des réserves et le leadership sur le marché des phosphates du Groupe L'horizon de notation de Fitch se situe à fin 2023 et ne prend en compte que la phase d'investissement dans le creux du cycle et non le rebond engendré par les investissements continus du groupe. C'est l'une des conséquences de la révision de la notation souveraine du pays. L'agence de notation internationale, Fitch, vient de réviser à la baisse la notation d'OCP (Office chérifien des phosphates) de BBB- / perspective stable à BB+ / perspective négative. Pour rappel et suite à la crise mondiale liée au Covid-19 et aux perturbations économiques potentielles, l'agence de notation Fitch avait dégradé le 26 avril les perspectives du Royaume de stables à négatives tout en maintenant la note souveraine à BBB-. La notation d'OCP en a été par conséquent impactée. Mais cette notation ne remet en rien la solidité des fondamentaux du géant mondial des phosphates. Car Fitch rappelle dans son rapport que la note «reflète un profil business solide soutenu par l'intégration verticale du Groupe, sa compétitivité en termes de coûts, l'importance des réserves détenues ainsi que par sa position de leader sur le marché des phosphates». Il faut dire que la méthodologie utilisée par Fitch juge le bilan du Groupe à la lumière d'un seul ratio de crédit, le levier ajusté FFO/Dette (Funds from operations). Or, à fin 2019, le Groupe OCP est en franchissement du seuil maximal de ce ratio en raison principalement des conditions de marché dégradées. Cette dégradation a partiellement été compensée par le plan d'investissement contra-cyclique qui a largement renforcé les capacités de production du Groupe et sa compétitivité en termes de coûts, lui permettant de consolider sa position de leader du marché des phosphates. En outre, l'horizon de notation de Fitch se situe à fin 2023 et ne prend en compte que la phase d'investissement dans le creux du cycle et non le rebond engendré par les investissements continus du groupe. Par ailleurs, si Fitch projette dans le contexte actuel une diminution de plus de 10% de ses hypothèses du prix de la tonne d'engrais à horizon 2022, la crise Covid-19 a pourtant révélé que l'industrie des engrais était parmi les secteurs à avoir démontré le plus de résilience. En effet, depuis le début de la crise, de nombreux gouvernements ont reconnu le caractère critique du secteur des engrais, mettant en œuvre les politiques nécessaires pour garantir le bon fonctionnement de la chaîne d'approvisionnement. C'est le cas notamment de l'Argentine, l'Australie, la Belgique, la Chine, la Côte d'Ivoire, la France ou encore l'Inde. Ces pays représentent ensemble environ 60% de la consommation mondiale d'engrais et comprennent certains des plus grands pays producteurs et exportateurs de produits alimentaires au monde. Par conséquent, la demande auprès des clients d'OCP se maintient à un niveau normal et les différentes unités du Groupe opèrent à pleine capacité pour satisfaire les carnets de commandes qui se remplissent à un rythme régulier. Ce n'est pas tout. Le secteur des engrais sort progressivement d'un bas de cycle du fait d'un déséquilibre offre/demande, qui devrait se résorber à moyen terme grâce à une croissance continue de la demande mondiale. Par conséquent, les prix des engrais devraient connaître une hausse progressive sur les années à venir. Cette hausse, combinée à l'augmentation de la capacité de production du groupe OCP, grâce à la réalisation de la première phase de son programme d'investissement destiné à augmenter les capacités et à réduire les coûts, devrait permettre une augmentation des performances commerciales et financières du groupe sur les prochaines années. Soutien à l'économie nationale Fitch intègre dans son appréciation le soutien d'OCP à l'effort national en cette période inédite de pandémie, estimant qu'il ajoute à la pression sur ses ratios. L'engagement du groupe auprès du Royaume en cette période exceptionnelle est un devoir et une responsabilité qu'OCP réalise avec fierté. Dans un autre registre, depuis mars 2020, Fitch a dégradé de Investment Grade à sous Investment Grade près de 20 émetteurs concernant un montant total de dette de $150 MDS. L'agence estime de $200 MDS à $300 MDS la quantité de dette notée Investment Grade risquant d'être dégradée en sous Investment Grade au cours des prochains mois, conférant à la seconde vague de dégradations une magnitude plus forte que celle de la première.