Malgré la poursuite des discussions inter-palestiniennes et des pourparlers sécuritaires entre Palestiniens et Israéliens, la possibilité d'une trêve restait minime mercredi à deux jours de l'arrivée de Colin Powell dans la région. «Nous sommes prêts à assurer la relève dans la bande de Ghaza, en dépit du fait que les raids aériens successifs, ainsi que les incursions et les réoccupations de ces zones par l'armée israélienne ont réduit à néant l'infrastructure de la sécurité palestinienne », a indiqué mercredi Rachid Abou Chbek, chef de la sécurité préventive locale. « Pour rétablir l'ordre, les forces de sécurité palestinienne ont besoin que leur tâche ne soit pas entravée par les barrages, ni par le blocus et le morcellement du territoire », a-t-il ajouté. Ces déclarations sont intervenues au lendemain d'une nouvelle réunion sécuritaire entre Palestiniens et Israéliens, après celle de samedi dernier. Les deux camps ont discuté du possible retrait de l'armée israélienne de la Bande de Ghaza, en échange de garanties palestiniennes sur la neutralisation des groupes armés. Une clause qui implique, comme l'a souligné M. Abou Chbek, qu'Israël n'entrave pas le processus en revenant sur ses engagements. Selon le responsable, les soldats ont déjà affaibli les capacités des Palestiniens en matière de sécurité en détruisant leurs locaux, notamment à Rafah et à Khan Younès, dans le sud. Les Etats-Unis, engagés dans le processus de paix, auraient offert 300 millions de dollars d'aide pour restructurer ces services, et le Danemark des véhicules et des équipements. Le ministre délégué à la Sécurité Mohamed Dahlane aurait quant à lui déjà constitué une force de 1.000 membres, toutes spécialités confondues, depuis son entrée en fonction fin avril. Selon le quotidien Haaretz de lundi, l'ancien chef de la sécurité préventive attendrait aussi 400 millions de dollars d'aide de la part de l'Union européenne. Pour autant, les Palestiniens n'ont pas encore reçu l'accord de l'Etat hébreu sur ce projet qui devrait être rediscuté dans les prochains jours. La rencontre de mardi soir à Erez, à l'entrée nord de la Bande de Ghaza, a toutefois été qualifiée de «positive». Ce même mardi soir, une autre rencontre tout aussi cruciale s'est déroulée à Ghaza entre le Premier ministre et un haut comité rassemblant les 13 organisations de résistance palestiniennes. Comme les Egyptiens lundi et les Américains mardi, Mahmoud Abbas n'a pas réussi à leur arracher un cessez-le-feu. « Nous lui avons dit que résister était de notre droit tant que l'occupation israélienne continue et nous nous sommes déclarés prêts à discuter d'un cessez-le-feu avec les civils des deux camps », a déclaré un responsable du Djihad islamique, Mohammed Al-Hindi, à l'issue de son entrevue avec Abou Mazen. Au cours de cette réunion, ce dernier a par ailleurs proposé de créer une direction nationale palestinienne, composée de représentants des 13 factions, un projet qui doit être étudié lors du prochain round des pourparlers, prévus aujourd'hui à Ghaza. Un dialogue qui n'empêche en rien la poursuite des violences malgré une certaine accalmie. Après la réunion de Ghaza, des tireurs palestiniens ont attaqué une voiture qui circulait près de Kalkiliya, au nord de la Cisjordanie, tuant une fillette israélienne et blessant trois autres personnes. Les Brigades des Martyrs d'Al-Aqsa et le Front Populaire de Libération de la Palestine-Commandement Général (FPLP-CG), ont revendiqué l'attaque.