Les dépenses militaires dans le monde ont augmenté de 6 % l'an dernier, soit deux fois plus que l'année précédente, en raison notamment de la lutte contre le terrorisme lancée par les Etats-Unis après le 11 septembre 2001. Dans son annuaire 2003, l'Institut de recherches internationales pour la paix de Stockholm (SIPRI), réputé pour l'exactitude de ses données en matière de défense et de sécurité, indique notamment que la Russie a dépassé les Etats-Unis comme premier exportateur mondial d'armes. Pour sa part, la Chine est le premier acheteur, suivie par l'Inde, qui est impliquée dans une course aux armements, y compris nucléaires, face au Pakistan voisin. Mais les Etats-Unis, avec un montant global de dépenses militaires de 336 milliards de dollars - en hausse annuelle de 10 % - représente 43 % du montant total des sommes consacrées aux armes en 2002, contre 36 % en 2001. « Le reste du monde ne veut ou ne peut suivre l'exemple américain en augmentant ses dépenses militaires », note le SIPRI, en soulignant que l'immense croissance des dépenses militaires américaines l'an dernier s'explique par la guerre contre le terrorisme. L'Europe ne suit pas, car les dépenses d'armements des pays européens partenaires des Etats-Unis au sein de l'OTAN ont chuté de 3% en termes réels entre 2000 et 2002. En revanche les Etats-Unis prévoient d'augmenter encore leurs dépenses d'armements de 6,0 % cette année. En Russie, le budget de la défense est resté stable en 2002 mais devrait augmenter de 7 à 8 % en termes réels cette année. Les exportations d'armes de Moscou, qui ne cessent d'augmenter depuis 1999, se sont montées l'an dernier à 4,8 milliards de dollars, soit au augmentation d'un milliard qui permet à l'ancienne URSS, avec 36 % de parts du gâteau, de ravir la première place mondiale aux Etats-Unis. Les premiers acheteurs mondiaux sont la Chine, qui a importé 14 % du total des ventes l'an dernier, et l'Inde. Pékin a accru de 18 % ses acquisitions en 2002 et devrait les augmenter de 9,6 % en 2003. Les importations d'armes indiennes ont pour leur part augmenté de 72 % en 2OO2, assurant à New Delhi la seconde place. Le Pakistan, son adversaire potentiel, a également accru considérablement ses achats. Selon le SIPRI, dont le rapport a été publié mardi, les deux pays du sous-continent continuent à produire activement des missiles et des matériaux fissiles. Le SIPRI estime que leurs arsenaux nucléaires respectifs pourraient compter de 100 à 400 armes nucléaires, le Pakistan, plus pauvre, étant le moins bien doté. • Peter Starck (Reuters)