Alias Abou houdaïfa, Ahmed Rafiki est considéré comme le Ben Laden marocain. Incarcéré à la prison de Aïn Borja, le père de Abou Hafs communiquait depuis sa cellule avec le monde extérieur à l'aide d'un gadget électronique. Ahmed Rafiki, Alias Abou Houdaïfa, détenu depuis le 25 mars 2003 à la prison de Aïn Borja à Casablanca, est un homme dangereux. À la suite des attentats-suicide de Casablanca, les enquêteurs se sont rendus dans ce pénitencier pour interroger les membres et les figures de la Salafia Jihadia dont Abou Houdaïfa est un important théoricien. Il s'agissait de savoir si ces détenus pas comme les autres étaient impliqués ou pas dans ces attaques terroristes. La grande “information“ de ces interrogatoires aura été la découverte tout à fait par hasard que Ahmed Rafiki gardait le contact avec le monde extérieur. Pas grâce à un téléphone portable soigneusement dissimulé sous son matelas mais grâce à une montre électronique qu'il portait à la main. Ce gadget sophistiqué lui permettait essentiellement de transmettre et de recevoir des messages codés au-delà des barreaux bien sûr. La fouille au corps de ce 007 à la sauce intégriste a permis de saisir sur lui d'autres petits objets similaires, notamment des puces et un stylo électronique. Cet octogénaire encore solide, barbe fournie blanche, n'est autre que le père d'une autre figure de la Salafia jihadia : Abdelwahab Rafiki, alias Abou Hafs, 29 ans, envoyé lui aussi à l'ombre (la prison de Salé). On lui reproche d'avoir mis sur pied un camp de “fortification de la foi “à la forêt de Maâmora alliant un entraînement aux techniques de combat et des séances de prédication salafiste. Abou Hafs, connu pour être un grand manipulateur, a été influencé par son père présenté comme le Ben Laden marocain. Celui-ci n'a-t-il pas hébergé certains membres de la cellule dormante d'Al Qaïda démantelée au Maroc ? Cet ancien infirmier à la retraite est un gourou de l'Islam violent. Il s'engage dans un contingent de volontaires pour aller soigner en Afghanistan dans les années 90 les Moujahidine blessés dans la guerre contre l'envahisseur soviétique. Dans son aventure afghane, il n'est pas seul. Abou Hafs fait partie du voyage. Il avait alors à peine 16 ans. Un voyage initiatique qui marquera à jamais l'esprit du garçon, qui se transformera petit à petit, sous la férule paternelle, en prédicateur de la haine dans une mosquée à Fès. Devenu émir de la ville, il entreprend d'embrigader des jeunes paumés de la périphérie qu'il envoie par la suite semer la terreur parmi la population. Condamné la première fois pour incitation à la violence, l'accusé, titulaire d'une licence en Chariaâ obtenue en Arabie Saoudite et d'un DES dans la même discipline décroché au Maroc, ne nie pas les faits qui lui sont reprochés. “ J'agis selon le hadith du Prophète qui a dit qu'un bon musulman doit œuvrer pour le prêche du bien et pourchasser le mal”, assure-t-il lors de l'interrogatoire après son arrestation à son domicile en mai 2002. Abou Hafs persiste et signe. Ce n'est qu'après les attentats-suicide de Casablanca que les autorités se sont avisées d'isoler les prisonniers de la Salafia Jihadia dans des cellules séparées. Jusque-là, ces derniers étaient mêlés aux détenus de droit commun avec tout ce que cela suppose comme risque de “contagion“. En effet, Youssef Fikri et ses compères trouvaient dans cette situation de promiscuité l'occasion rêvée d'exercer leur activisme dangereux sur une population extrêmement fragile.