La troisième série de négociations sur l'accord de libre-échange entre le Maroc et les Etats-Unis s'est déroulée lundi à Rabat. La conclusion de cet accord est prévue d'ici la fin 2003. «Les négociations progressent, nous espérons tenir le calendrier initial». C'est ainsi que s'est exprimée une source gouvernementale marocaine ayant requis l'anonymat dans des propos relatés par l'agence Associated Press. Ayant été entamée lundi dernier à Rabat, la troisième phase des négociations entre les deux parties vont donc bon train. Même si les pourparlers ont accusé un certain retard, la conclusion d'un accord définitif de libre-échange est toujours maintenue pour la fin de cette année. Un accord qui constituera le second du genre avec un pays arabo-musulman, après la Jordanie, et le tout premier avec un pays africain. Dirigées, côté américain, par Catherine Novelli, adjointe au Commerce extérieur, Robert Zoellick, et, côté marocain, par le ministre délégué aux Affaires étrangères, Tayeb Fassi-Fihri, ces négociations portent sur la quasi-totalité des biens et des services, y compris le textile et le secteur agricole. Deux secteurs qui posent plus d'une entrave, mais au niveau des négociations entre le Maroc et l'Union Européenne. Deux secteur qui posent plus d'une entrave, mais au niveau des négociations entre le Maroc et l'Union Européenne. «L'Accord de libre-échange avec les USA est l'occasion pour le Maroc de mettre à niveau tous les secteurs de l'économie nationale. Une aubaine pour le Maroc et qui se traduirait inévitablement par un changement profond de l'Accord d'association entre le Maroc et l'Union Européenne», explique Adnane Debbagh, vice-président de la CGEM. Pour preuve, les dernières déclarations de Romano Prodi, qui parle désormais d'un cercle restreint et privilégié de pays «amis», dont le Maroc fait partie. Une causalité est à chercher en outre-atlantique. Surtout quand on se rappelle les déclarations, il y a quelques mois, du ministre délégué français au Commerce extérieur, François Loos, qui avait exprimé en janvier de vives réserves sur l'opportunité de cet accord jugé «incompatible» avec l'établissement progressif depuis 2000 d'une autre zone de libre-échange entre le Maroc et l'Union européenne. Lors d'une conférence de presse tenue à la fin de son séjour de deux jours au Maroc, M. Loos avait déclaré qu'il y avait une contradiction possible dans l'approche marocaine, déclarant haut et fort à ses interlocuteurs marocains : «vous ne pouvez pas affirmer souhaiter un rapprochement avec l'UE et en même temps signer un accord de libre-échange avec les Etats-Unis. Ce serait un choix politique vide de tout fondement économique. Ce serait peut-être une perte de temps …Il faut choisir». Des propos auxquels le représentant des Etats-Unis pour le Commerce extérieur, Robert Zoellick, n'avait pas mâché ses mots: «Il s'agit d'une vue européenne archaïque, remontant à l'ère du colonialisme et du mercantilisme…Je n'ai jamais tenu de propos de telle portée lorsque l'Europe est allée négocier avec l'Amérique Latine ou d'autres régions». Quoi qu'il en soit, ce serait au Maroc de mener à bon port les négociations avec l'une et l'autre partie, tout en réhabilitant plus d'un secteur. Aussi avantageux qu'ils puissent être, les deux accords en perspectives risquent d'écraser une économie toujours en mal de compétitivité. A noter qu'avec un volume bilatéral d'échange de 735 millions de dollars en 2002, les Etats-Unis sont le septième fournisseur et le huitième client du Maroc.