Imaginer et structurer l'espace en jouant sur les volumes, la lumière et les matériaux. Telle est la tâche dévolue à l'architecte d'intérieur. Métier en vogue, l'architecte d'intérieur est devenu partie intégrante du processus d'aménagement de l'espace urbanistique dans sa dimension interne. L'ère de tout confier à l'architecte est révolue. La spécialisation commence à prendre le pas sur l'approche généraliste de l'architecte qui construit et décore en même temps. Aujourd'hui, il s'agit de deux métiers différents mais complémentaires. En effet, l'architecte d'intérieur se charge de l'aménagement d'appartements, de maisons, de bureaux, de boutiques, de musées … Il imagine et structure les espaces publics ou privés en jouant avec les volumes, la lumière et les matériaux… Travaillant en tandem avec l'architecte, il lui incombe la tâche de concevoir et de dessiner aussi bien la façade d'un bâtiment que ses cloisons, le mobilier et l'éclairage et même le sens de la circulation dans les bâtiments. Le rôle de l'architecte d'intérieur à l'égard des produits d'environnements (mobilier, objets, éclairage…) se distingue ainsi de celui de designer dans la mesure qu'il les aborde principalement dans leur relation à l'espace. Ainsi, l'architecte d'intérieur est amené à jongler avec les formes, les couleurs, les lignes et les matières pour réussir leur intégration d'une manière harmonieuse dans l'espace. Le préalable du travail de décoration est l'élaboration d'un projet sous forme d'esquisse au crayon ou sur ordinateur sur la base des attentes du maître d'ouvrage et en coordination avec l'architecte. Une fois le modèle retenu en fonction des contraintes budgétaires et réglementaires du client, l'architecte d'intérieur procède à la sélection des professionnels qui auront la charge de la concrétisation de son esquisse. Il s'agit, entre autres, du peintre, l'ébéniste, le marbrier et le staffeur… Actuellement, ce sont les écoles privées de design et de décoration qui forment sur cette nouvelle niche qui a fait ses preuves notamment sur le marché européen et de l'Amérique du Nord. A titre indicatif, en 2002, la chambre française des architectes d'intérieur recense 1.850 professionnels en activité : 80% environ en libéral, contre 20 % comme salariés dans des agences d'architecture intérieure, d'architecture ou de design. Au Maroc, les professionnels de cette activité ne sont pas regroupés en conseil ce qui prouve qu'il s'agit encore d'un métier à la recherche de légitimité professionnelle. Pourtant son potentiel du développement est palpable. Pour preuve, plusieurs projets urbanistiques, aussi bien privés que publics, commencent à faire appel aux services de l'architecte d'intérieur au même titre que l'architecte en charge de la construction de « l'espace en dur ». De plus en plus des maisons individuelles, des commerces, des bureaux et des lieux de spectacle sont aménagés sur la base des recommandations d'architectes d'intérieur. Néanmoins, le développement de cette niche dépend de la disponibilité des centres de formation dédiée à ce cursus et la croissance de la demande intérieure sur les services de ces architectes.