Taux d'intérêt choc, procédure allégée et 3 milliards DH à injecter au Fonds d'appui Sitôt dévoilé, le programme intégré d'appui et de financement des entreprises a suscité l'intérêt de la grande masse et des porteurs de projets en particulier. Ils étaient nombreux à se diriger vers leurs agences bancaires pour s'enquérir des dispositions de ce programme qui leur est dédié. Leur requête a porté, essentiellement, sur la nature des produits proposés, le conseil et l'assistance. Il y en a parmi eux ceux qui se sont lancés dans l'aventure pour être les premiers à déposer leurs dossiers de crédit. Certaines banques ont même commencé à approuver les demandes qui leur ont été soumises. Ce constat a été fait par Othman Benjelloun, en sa qualité de président du Groupement professionnel des banques du Maroc (GPBM) lors d'une rencontre nationale dédiée à la présentation du programme aux acteurs régionaux. Ceci démontre non seulement l'intérêt accordé à ce dispositif mais également la mobilisation active du secteur bancaire. Un mécanisme de financement illimité initié par BAM En effet, la profession bancaire a été réactive aux orientations royales. Au lendemain du discours du Souverain, le GPBM s'est mobilisé aux côtés du ministère de l'économie, des finances et de la réforme de l'administration et Bank Al-Maghrib pour définir la feuille de route qui marquera cette nouvelle phase de rétablissement de confiance et de relance de l'investissement. Les trois parties ont œuvré de concert pour construire en commun un programme ayant pour pilier l'accès au financement, l'accompagnement, la démocratisation de l'accès au service bancaire de base et par conséquent la bancarisation et l'inclusion des citoyens à faibles revenus. A cet effet, plusieurs mesures ont été prises par la banque centrale pour faciliter l'accès des entreprises au financement dont la mise en place d'un mécanisme de refinancement illimité par Bank Al-Maghrib de tous les crédits bancaires accordés aux catégories ciblées par ce dispositif aussi bien en termes de crédits d'exploitation que d'investissement. Une dimension rurale a été ajoutée à ce programme, notamment à travers le ciblage du secteur agricole et projets réalisés dans le milieu rural. Des taux d'intérêt exceptionnels Le programme intégré est venu changer les paradigmes. Le plus grand titre de ce changement est l'application de taux exceptionnels dans la sphère bancaire. En effet, un taux d'intérêt préférentiel de 1,25% est appliqué dans le cadre du mécanisme de refinancement des banques des catégories cibles, soit 100 points de moins par rapport au taux directeur de la banque centrale. Ainsi, et sur instruction royale, le taux d'intérêt bancaire pour les bénéficiaires de ce programme dans le milieu urbain est plafonné à 2%, soit le plus bas taux jamais pratiqué au Maroc. Dans les zones rurales, ce taux est de 1,75% et ce en dépit du risque crédit plus élevé compte tenu d'une part de l'étroitesse du marché et de l'autre de sa sensibilité aux aléas climatiques et aux fortes variations des prix des produits agricoles. Autre engagement pris par les banques de la place, celui d'alimenter le fonds d'appui au financement de l'entrepreneuriat. La profession bancaire y contribuera à hauteur de 3 milliards de dirhams. Un taux de réponse de moins de trois semaines L'écosystème financier est déterminé à réussir ce pari et à honorer ses engagements de manière ferme et déterminée. Les banques ambitionnent de faire valoir leur métier dans le respect des critères de viabilité et d'être à l'écoute du terrain. L'engagement étant également de mettre au service des jeunes porteurs de projets et des PME tout l'accompagnement nécessaire dans la durée qu'ils requièrent. Les banques ont mobilisé leur arsenal humain et logistique pour être à la hauteur des attentes que que cela soit en termes de proximité, d'écoute, d'assistance à la structuration, de formation ou de conseil. Et pour couronner le tout, les institutions bancaires ont misé sur la simplification de l'accès et l'usage des produits offerts. Les procédures de constitution et de garantie sont ainsi allégées. Les bénéficiaires profiteront au départ d'une gratuité des frais de constitution des dossiers et d'un délai de réponse très réduit. Le traitement des dossiers se fera ainsi dans un laps de temps restreint ne dépassant pas les 3 semaines.