Les anciennes stars du football national, une fois rattrapées par l'âge ou dont la carrière est arrêtée par la maladie, sont automatiquement oubliées. A quelques rares, très rares exceptions. Les anciennes stars du football national, une fois rattrapées par l'âge ou dont la carrière est arrêtée par la maladie, sont automatiquement oubliées. A quelques rares, très rares exceptions. Une honte qui s'ajoute aux autres lacunes portant atteinte au sport le plus populaire dans notre pays. Parmi ces oubliés, nombreux sont les footballeurs de renom qui croupissent ou qui sont morts dans la misère. Des joueurs qui ont fait le bonheur du public du ballon rond pendant de longues années. Mercredi prochain, le Raja organise avec la participation du WAC et l'amicale sportive du MAS, un match amical à la mémoire de feu Abdellatif Beggar, le joueur du Raja mort lors des attentats de Casablanca. Les recettes de ce match qui opposera une sélection WAC-Raja à l'équipe du MAS iront directement à la famille du regretté . C'est un geste louable mais accentué par le contexte dramatique de l'horrible mort de Beggar. Le 14 juin, la Renaissance sportive de Settat organise le jubilé de l'ancien milieu de terrain des bleu et blanc, Ahmed Alaoui. Un grand joueur, technicien, stratège et capitaine de la RSS qui faisait la pluie et le beau temps au championnat national lors des années 70. Alaoui portait le numéro 10 qui signifiait une énorme responsabilité et nécessitait un talent particulier. Rien qu'en évoquant les porteurs du même numéro à l'époque montre à quel point Alaoui forçait la reconnaissance. Des noms comme Bamouss , Pétchou et Haddadi donnaient la chair de poule à leurs adversaires. Tous ces talents sont passés par la sélection nationale. Imaginez combien la concurrence était rude pour une place en équipe nationale. Ce réveil, même très tardif, de la RSS qui souffre d'une grande crise matérielle à l'image de la majorité des équipes évoluant en GNF I, mérite d'être salué. Mais l'autre revers de cette maudite médaille c'est que certains maîtres du football marocain, des références éternelles, demeurent ignoblement ignorés. Ahmed Faras, premier ballon d'or marocain, que tous les filets se faisaient une joie d'accueillir ses balles, tellement elles étaient bien envoyées, n'a pas eu de jubilé, plus de vingt ans après sa retraite. Abdelmajid Dolmy, la plus longue carrière performante sur les pelouses du royaume, plus de 150 participations sous le maillot des lions de l'Atlas, se trouve dans la même situation. Celui que le public marocain avait baptisé, à juste titre, le maestro, qui ne parle jamais ou presque, mais qui faisait parler le ballon rond, n'a pas eu de jubilé. La liste est plus longue, mais la situation est la même. Ceci étant, il ne faut pas manquer de rendre un grand hommage aux rares dirigeants qui n'ont pas oublié l'apport des joueurs en retraite. Mais une grande partie de ces dirigeants sont d'excellents vendeurs d'illusions. C'est plus philosophique. Les illusions nous rendent le service de nous épargner des sentiments pénibles et de nous permettre d'éprouver à leur place des sentiments de satisfaction. Aussi devons-nous nous attendre à ce qu'elles en viennent un jour à se heurter contre la réalité, et le mieux que nous ayons à faire, c'est d'accepter leur destruction sans plaintes ni récriminations.