Le logement décent est un droit fondamental pour tous les citoyens. Malheureusement, ce même droit est loin d'être acquis par une grande majorité de Marocains. Une lacune qui affecte sérieusement notre société. Le logement décent est un droit fondamental pour tous les citoyens. Malheureusement, ce même droit est loin d'être acquis par une grande majorité de Marocains. Une lacune qui affecte sérieusement notre société. Un mal endémique que celui installé par la propagation des bidonvilles et d'habitat insalubre. Dans les discours et les sorties médiatiques des différents responsables qui se sont succédés à la tête des départements de tutelle, le logement a toujours constitué la priorité de toutes les priorités. Dans la réalité, ce sont les bidonvilles et les constructions anarchiques qui poussent comme de mauvaises herbes. Le terreau de tous les maux sociaux, du banditisme, de l'insalubrité en passant par la délinquance pour finalement aboutir à plus grave. Accepter les conditions de vie qui les caractérisent, relève du masochisme. Et ce n'est pas la faute de l'exode rural, comme on essaye de nous le faire gober. Si les périphéries des grandes villes sont envahies par l'implantation anarchique de baraques, la raison est à chercher ailleurs. La corruption de certains agents et fonctionnaires de l'autorité locale, Mokaddems, chioukhs et caïds d'un côté, puis l'instrumentalisation de ce vœu populaire par des élus à la conscience flexible, qui ne reculent devant rien pour avoir plus de voix électorales. Quitte à autoriser, en leur âme et conscience, la construction anarchique et l'implantation de nouveaux bidonvilles. Ce qui a conduit indéniablement à l'échec de la politique de logement baptisé économique, notamment les deux cent mille logements dont on ne cesse de nous rabattre les oreilles. Mais l'honneur n'est pas toujours le prix du mérite, il est aussi souvent le partage du crime que la récompense de la vertu. Depuis des décennies, on n'arrête pas de parler de cette volonté d'éradiquer les bidonvilles. Au lieu de cela, leur implantation ne fait qu'augmenter. Si le projet est le brouillon de l'avenir, parfois, il faut à l'avenir des centaines de brouillons. C'est dire que les conséquences de ce qu'on ne fait pas sont les plus graves. Comme l'Etat a fait preuve d'incapacité à résoudre ce problème crucial, il vaut mieux encourager les promoteurs privés qui ont fait leurs preuves en matière de construction immobilière. D'ailleurs, les récents lancements de travaux de construction de complexes résidentiels effectués par SM le Roi sont en quelque sorte un hommage rendu à ces promoteurs. À l'opposé de ces individus pour qui les lois du gain rapide sont les seules qui comptent. Si le dahir n° 1-92-7 du 17 juin 1992 était appliqué, si ce dahir et ses semblables n'étaient pas contournés par la corruption, le clientélisme et l'avidité électorale, le problème de l'habitat serait réglé depuis belle lurette. Mais comme chez nous, la loi tient à rester prisonnière du papier…