Le Comité national olympique marocain est sujet à nombre de questionnements quant à son utilité. Mais aussi au rôle qu'il est susceptible de jouer dans l'essor du sport national. Le Maroc est de plus en plus invisible sur la scène du sport, internationale notamment. La décrépitude dont fait l'objet la représentation du pays dans les événements internationaux inquiète. Si cela continue, l'on est presque sur le point de passer inaperçu, lors des prochaines rencontre internationales. Pointé du doigt, le Comité national olympique marocain (CNOM) porte une grande part de responsabilité dans ce qui prévaut actuellement. Créé en 1959, le CNOM a pour mission d'organiser et de préparer les rendez-vous sportifs inscrits dans le calendrier du Comité international olympique. Citons à ce titre les Jeux olympiques, les Jeux panarabes ou encore les Jeux méditerranéens. Dans cette optique, le CNOM a pour prérogative de répartir équitablement l'enveloppe destinée à tel ou tel événement sportif, selon la représentativité de la discipline en question, son importance et les capacités marocaines en ce sens. Or, cette répartition est, selon nombre de fédérations, injuste et loin de toute impartialité. C'est le cas de Fédération royale marocaine d'escrime, qui ne bénéficia que de 250.000 DH. Ou encore celle qui représente le taekwondo marocain, qui s'est vue attribuer 400 000 DH. On peut également mentionner le cas de la Fédération royale marocaine de boxe, qui ne recevra pas plus de 600.000 DH, alors que la boxe a toujours été omniprésente aux Jeux olympiques. Outre le rôle distributeur de fonds à destination des rendez-vous internationaux, le CNOM a également comme responsabilité de coordonner entre les différentes fédérations sportives. Mais l'une des tâches importantes qu'il doit assumer sur le plan national est celle de médiateur entre les instances sportives. Il est de son devoir de trancher en cas de litige ou conflit entre ces dernières. Cependant, le CNOM semble aux abonnés absents quant au travail de médiateur qui lui incombe. Le cas de la Fédération royale marocaine d'escrime (FRME) est édifiant. En fait, nous avons eu le mérite de disposer, pendant une bonne période, de deux entités défendant l'escrime marocaine : une fédération légalement constituée et un comité provisoire… tout aussi légal. Des mois et des mois passés devant la justice et le litige est toujours à l'ordre du jour, ou presque. À ce propos, les fonds débloqués par le CNOM à l'intention de la FRME, pour lesquels les responsables avaient pris acte de signature au niveau de la banque, ont tout simplement été retirés par le président du comité provisoire de l'époque, sous recommandation du même CNOM qui les avait initialement débloqués en faveur de la fédération. On reproche également aux représentants du CNOM de profiter de leur statut pour se payer voyages, familles comprises, prise en charge et le reste, lors de chaque événement sportif international, au frais de la princesse. Cependant, le CNOM a surtout péché par la non-tenue de son Assemblée générale, perpétuellement reportée pour des raisons connues de ses seuls membres. Silence radio sur toute la ligne. Pourtant, les statuts qui régissent cette institution stipulent bien la tenue d'une AG selon une périodicité déterminée. Mais il semble qu'au Maroc, l'AG n'a aucune signification, elle n'est plus à l'air du temps et elle ne sert vraiment à rien. À quoi bon se casser les méninges pour la tenir ? L'athlétisme et le tennis national sont très bien placés pour répondre à cette question.