Une moyenne de 3500 morts et des pertes estimées à 11 milliards de dirhams chaque année. L'hémorragie continue. Plus de 3500 morts. Tel est en moyenne le nombre de victimes qu'entraînent chaque année les accidents de la route au Maroc. Le chiffre est énorme. Le constat aussi réel qu'inadmissible. La route marocaine est l'une des plus meurtrières au monde. La moyenne journalière est de dix morts et 114 blessés. En 2003, les accidents de la route ont fait 3.878 morts et plus de 15.000 blessés graves. La tendance des accidents graves et mortels sur les routes marocaines ne semble pas près de s'inverser. Les perspectives d'évolution publiées par le ministère de l'Equipement et du Transport sont alarmantes: «Si aucune mesure de sécurité routière n'est entreprise au cours des prochaines années, les accidents corporels de la circulation continueront à augmenter pour atteindre, à l'horizon 2010, 71.376 accidents, en augmentation annuelle de 4% ». Ces accidents devraient faire en moyenne 4.803 tués (+3,1 %) et 118.386 blessés (+4,8 %), une hécatombe qui coûterait à l'Etat plus de 14 milliards de DH chaque année, selon les données du ministère. Actuellement, les accidents de la circulation coûtent à l'Etat plus de 11 milliards de dirhams chaque année. Un montant équivalant à celui qui a été perçu par le Maroc en contrepartie de la deuxième licence GSM et correspondant à 2,5% du PIB. C'est aussi quelque 7% des importations du Maroc au titre de l'année 2004. Ce fléau constitue le principal obstacle au développement d'un mode de transport urbain sain, écologique et économique. Et par-delà leurs séquelles socio-économiques et psychiques dramatiques, les accidents de la route sont à l'origine d'un sérieux problème de santé publique et constituent un obstacle réel devant la réalisation du développement touristique et économique du pays.