Le Souverain veut voir diminuer les drames de la route grâce notamment à la sensibilisation des citoyens et à la coordination entre les différents départements concernés. Sa Majesté le Roi Mohammed VI a présidé, vendredi 18 février au palais royal de Casablanca, une réunion consacrée à la campagne de sensibilisation à la sécurité routière qui a été lancée le même jour. En présidant cette réunion, le Souverain a tenu à adresser un message très fort à tous les départements concernés par le problème des accidents de la circulation les incitant à renforcer leur coopération commune pour la mise en application du plan national de lutte contre ce fléau. Ont assisté à cette réunion, le Premier ministre, Driss Jettou, Abdelaziz Meziane Belfkih, Conseiller de SM le Roi, Mohamed Bouzoubaa, ministre de la Justice, Al Mostafa Sahel, ministre de l'Intérieur, Karim Ghellab, ministre de l'Equipement et du Transport, Mohamed Cheikh Biadillah, ministre de la Santé, le Commandant de la Gendarmerie royale le général Hosni Benslimane, le directeur général de la Sûreté nationale, le général Hamidou Laânigri, et le directeur général de la protection civile, le général Abdelkarim Yaakoubi. Au cours de cette réunion, SM le Roi a donné ses instructions aux ministres et aux responsables concernés pour que la campagne de sensibilisation aux accidents de la route connaisse cette année un succès digne des aspirations légitimes des citoyens, et éviter aussi que chaque année des milliers de familles soient endeuillées par ce fléau que sont les accidents de la route. Le message du Souverain est clair : le gouvernement est tenu de faire de la lutte contre l'insécurité routière une priorité et de déployer tous les moyens humains et matériels nécessaires afin de rendre les routes marocaines plus sûres. Ainsi, la campagne qui a démarré, vendredi, devrait être une véritable occasion pour les différents intervenants pour sensibiliser les citoyens sur les dangers de la route et de réduire ainsi le nombre des accidents de circulation, qui coûtent la vie à plus de 3500 personnes par an. En effet, la route marocaine est l'une des plus meurtrières au monde. Selon les données officielles, les accidents de la route font plus de dix victimes mortelles par jour. Un chiffre qui ne cesse de s'aggraver. Une étude effectuée par le ministère du Transport a d'ailleurs sonné l'alarme en 2003 en affirmant qu'en absence d'une action urgente, les accidents de la circulation routière continueront à augmenter et pourront faire, en 2010, plus de 71.376 blessés graves. Des estimations basées sur la moyenne annuelle d'augmentation enregistrée actuellement et qui est de l'ordre de 4%. S'agissant du nombre de victimes mortelles, il pourrait dépasser les 4803 tués avec une augmentation annuelle moyenne de 3,1%. Le nombre total des blessés pourrait ainsi dépasser les 118386 blessés avec une augmentation annuelle moyenne de 4,8 %. Rappelons qu'en 2003, les accidents de la route ont fait 3.878 tués et plus de 15.000 blessés graves sur l'ensemble du territoire national. Ce qui signifie une augmentation en nombre de victimes mortelles de 3,2% par rapport à l'année 2002. A Casablanca, par exemple, il a été enregistré plus de 12.966 accidents en 2003. La capitale économique représente ainsi plus de 25 % de l'ensemble des accidents enregistrés au Maroc avec 357 tués, 16.270 blessés légers et 946 blessés graves. En plus des victimes, les accidents de la circulation coûtent à l'Etat plus de 11 milliards de dirhams chaque année. Ce qui est une perte énorme. Il suffit de rappeler qu'il s'agit d'un montant équivalent à celui qui a été perçu par le Maroc en contrepartie de la deuxième licence GSM pour se rendre compte de l'ampleur des pertes et du manque à gagner pour le développement du pays. Rappelons que le gouvernement avait élaboré, en 2003, un plan d'action étalé sur trois ans et qui a pour objectif le renforcement de la coordination entre les différents départements ministériels concernés par la lutte contre ce fléau. Il s'agit du Programme stratégique intégré d'urgence de sécurité routière qui a été conçu dans le cadre d'un plan d'urgence visant à réduire les accidents et le nombre de tués et renverser ainsi la tendance actuellement à la hausse du nombre de morts et de blessés graves. Ce plan d'action s'articule sur sept axes qui vont de la réforme juridique au renforcement du contrôle routier. Les sept volets concernés sont la coordination de la gestion de la sécurité routière à haut niveau, la législation, le contrôle et les sanctions, la formation des conducteurs et la réforme du système des examens du permis de conduire, les infrastructures routières et les voiries urbaines, les secours dispensés aux victimes des accidents de la circulation. Toutefois, la mise en application de ce programme n'avance pas avec la cadence souhaitée. Étalés sur trois ans seulement, certains de ses volets notamment en ce qui concerne la réforme juridique ont pris beaucoup de retard. Ainsi, la réunion présidée par SM le Roi Mohammed VI, vendredi, aura certainement un impact positif sur l'évolution de la mise en application de ce programme en accélérant le rythme de l'action conjointe entre les membres du comité interministériel chargé de ce dossier.