Renforcer la communication, aussi bien institutionnelle que produit, sur la destination Maroc en concertation avec les professionnels. Deux axes de la stratégie du ministre du Tourisme, Adil Douiri, pour lutter contre des effets négatifs éventuels des attentats de Casablanca. Interview. ALM : Suite aux attentes terroristes qui ont secoué la ville de Casablanca, quelles sont les premières implications de ce drame sur l'activité touristique ? Adil Douiri : D'emblée, il faut préciser que trois jours après les incidents meurtriers qui ont frappé la capitale économique, aucune annulation vers les principales villes touristiques n'a été enregistrée. J'ai recueilli également le feed-back des professionnels opérant dans les deux destinations importantes du pays, en l'occurrence Agadir et Marrakech. J'ai pu relever l'absence de perturbation majeure jusqu'à présent de leurs activités. Qu'est-ce que vous comptez faire pour amortir les conséquences éventuelles de ces attentats et mettre en confiance aussi bien les touristes que les investisseurs ? Le gouvernement vient d'envoyer une lettre officielle aux tours opérateurs et aux investisseurs touristiques associés à la mise en œuvre de la stratégie 2010. Objectif : leur expliquer ce qui s'est passé et les informer des mesures de sécurité adoptées par le Maroc pour faire face à toute tentative terroriste destinée à déstabiliser la destination. Des contacts et des réunions quotidiennes sont tenus également avec les principaux investisseurs et opérateurs locaux pour les accompagner à passer cette épreuve. Sur le plan de la communication, à la différence de la période de guerre en Irak où le Maroc a suspendu sa campagne de communication, dorénavant, le Royaume projette renforcer sa politique de promotion à destination des principaux marchés européens (France, Allemagne et Grande-Bretagne). Concrètement, le budget de la communication sera augmenté d'une manière substantielle pour assurer le déploiement de cette nouvelle stratégie de communication. Parallèlement, les opérations de relations publiques seront renforcées envers les médias et les agents de comptoir. Pour le reste des mesures, une réunion sera tenue avec les professionnels (la Fédération de Tourisme de la CGEM, la FNIH et FNAV …), le mardi 20 mai, pour réfléchir sur les grandes axes d'un plan d'action pour préserver les acquis de notre destination touristique. Sur le volet interne, le 18 mai marque la fin de la campagne de promotion du tourisme intérieur «Kounouz Biladi», quel est le bilan de cette opération ? C'est prématuré de donner des résultats de cette campagne, première de son genre pour relancer la demande touristique intérieure. Un bilan détaillé sera rendu public avant la fin du mois de mai. Ce qu'il faut retenir, c'est que nous sommes convaincus que le marché intérieur est important, indépendamment des variations de la conjoncture internationale. Votre département a commandité une étude sur le développement du tourisme rural au Maroc. Qu'en est-il des résultats de cette radioscopie sectorielle ? A partir de la deuxième semaine de juin, nous allons communiquer sur les résultats de cette étude. Conformément au contenu de la stratégie 2010, le ministère présentera des éléments aux investisseurs potentiels sur les sites choisis et le calendrier des aménagements touristiques. C'est pour vous dire que les attentats meurtriers de Casablanca ne bloqueront pas le déploiement de cette stratégie qui fait du tourisme un levier de développement de l'économie de notre pays.