Les Etats-Unis ont soumis au Conseil de sécurité un projet de résolution sur la levée des sanctions contre l'Irak. Les responsables américains poursuivent les négociations en marge du Conseil de Sécurité de l'ONU sur la levée des sanctions contre l'Irak, alors que le secrétaire d'Etat Colin Powell a annoncé depuis la Bulgarie que son pays pourrait se contenter d'une suspension des sanctions contre ce pays. Washington a jusque-là farouchement défendu son projet de levée immédiate de ces mesures appliquées depuis 1991. Son objectif est d'installer à la place un fonds d'assistance, alimenté par les revenus du pays, surtout pétroliers, et placé sous l'autorité des «puissances occupantes». Américains, Espagnols et Britanniques devaient présenter jeudi à l'ONU un projet de résolution dans ce sens. Les Etats-Unis sont-ils aujourd'hui prêts à des concessions ? M. Powell avait déjà fait un geste mercredi envers Moscou, en assurant que le futur pouvoir irakien ferait face à ses obligations vis-à-vis de la Russie. Il avait aussi confirmé que Bagdad rembourserait sa dette. Pourquoi cette soudaine souplesse ? Washington souhaite que la résolution soit adoptée le 3 juin au plus tard, mais il fait face à l'opposition toujours vivace de l'ancien camp de la paix emmené par Paris, Berlin et Moscou. Les trois capitales font toujours valoir le rôle «central» que doit jouer l'ONU dans la reconstruction de l'Irak. Elles s'appuient aussi sur des points juridiques pour légitimer le retour des inspecteurs en désarmement avant toute levée des sanctions. Reste enfin en suspens la situation intérieure en Irak marquée par l'insécurité mais aussi les risques d'une crise humanitaire. Sur ces derniers plans, Washington, relayé sur le terrain par le nouvel administrateur en chef Paul Bremer, a promis de se montrer plus ferme. L'administration Bush sait cependant qu'elle ne peut compter sans Londres… qui soutient aujourd'hui l'idée d'un rôle important de l'ONU dans l'après-guerre. Allant même jusqu'à impliquer l'instance dans la formation du futur gouvernement de transition irakien.