Saddam Hussein brouille le jeu de Bush, alors que la date de la reprise des inspections est discutée à l'ONU. L'ONU et l'Irak continuent de discuter de la reprise des inspections, prélude à une deuxième réunion début octobre, tandis que la cohésion de Conseil de Sécurité est mise à mal après l'acceptation par Bagdad d'un retour sans condition des inspecteurs en désarmement des Nations Unies. Une première rencontre a réuni le chef des inspecteurs en désarmement , le Suédois Hans Blix, et des responsables irakiens sur les modalités pratiques d'une reprise des inspections en Irak. Ces discussions se poursuivront dans la première semaine d'octobre à Vienne, en Autriche. Les deux parties estiment que leur rencontre était utile et la délégation irakienne a salué la reprise des inspections, précise un communiqué de la Commission de contrôle, de vérification et d'inspection des Nations Unies (COCOVINU). Selon Naji Sabri, ministre irakien des Affaires étrangères, «la rencontre était destinée à fixer les dates afin que nous puissions passer immédiatement à la mise en œuvre de nos décisions». Accueillie avec soulagement par les pays arabes, la nouvelle attitude irakienne a mis à mal le consensus affiché depuis quelques jours par les membres permanents du Conseil de Sécurité (USA, Russie, Chine,G.B. et France). Le Secrétaire d'Etat américain Colin Powell, et le ministre russe des Affaires étrangères, Igor Ivanov, ont publiquement étalé leurs divergences sur l'opportunité d'une nouvelle résolution de l'ONU renforçant le régime d'inspection en Irak, tandis que le président américain George Bush réaffirmait la nécessité d'agir contre Saddam Hussein. Les Etats-Unis souhaitent une nouvelle résolution de l'ONU, alors que la Russie réclamait la levée des sanctions contre Bagdad. La France a également pris ses distances avec Washington, alors que la Chine jugeait positive l'offre de l'Irak. Seule la grande Bretagne continue à se ranger derrière la position américaine. Deux alliés arabes des Etats-Unis, l'Egypte et la Jordanie, ont également marqué leur opposition à toute nouvelle résolution. Les ministres des Affaires étrangères de la Ligue arabe ont, de leur côté, demandé dans un communiqué de cesser les menaces d'emploi de la force contre l'Irak et d'étudier la levée de l'embargo qui frappe ce pays. Ils demandent également à la communauté internationale de «respecter la souveraineté, l'indépendance et l'intégrité territoriale de l'Irak». «Il faut dire clairement non à George Bush», ont estimé hier des parlementaires français. «On a le sentiment que les Américains veulent à tout prix faire la guerre à l'Irak. C'est extraordinairement dangereux, un an après le 11 septembre», jugent ces parlementaires. «La coalition contre le terrorisme risque d'exploser, les ressentiments du monde arabo-musulman risquent de monter. Il y a trop de situations dangereuses», ont-ils ajouté. A Washington, le Pentagone a annoncé que 2.000 marines d'une unité amphibie commenceront avant la fin septembre des manœuvres de trois à quatre semaines au Koweit. L'armée de terre américaine a récemment commencé à envoyer des troupes fraîches au Koweit, dans le cadre d'une rotation de six mois de ses forces blindées.