L'Espagne est-elle en train de revenir à de meilleurs sentiments à l'égard du dossier du Sahara marocain ? Certains signaux adressés par Madrid à Rabat le laissent croire. L'Espagne est-elle en train de revenir à de meilleurs sentiments à l'égard du dossier du Sahara marocain ? Certains signaux adressés par Madrid à Rabat le laissent croire. La visite récente du secrétaire d'État marocain aux Affaires étrangères dans la capitale espagnole où il a été reçu par le président du gouvernement José Maria Aznar participerait de la nouvelle attitude de l'Espagne. Ancien colonisateur de la région du Sahara, ce pays voisin a développé, au cours de ces dernières années, une position ambiguë par rapport à la question de la souveraineté marocaine sur ses territoires du sud. Même s'il s'est constamment défendu d'être un adversaire de l'intégrité territoriale du Royaume, Madrid, a en vérité, toujours soutenu les thèses du Polisario en proposant le référendum comme solution à ce différend fabriqué de toutes pièces par un autre pays voisin, l'Algérie. Avec comme arrière-pensée nourrie par Madrid et Alger de pousser vers la création d'un État sahraoui dans la région. Une manœuvre destinée moins à aider véritablement la bande à Abdelaziz à s'offrir un pays qu'à gêner la marche du Maroc avec un boulet dans le pied dans le but (inavoué) de le fragiliser. C'est cette adversité qui était principalement à l'origine de la tension récente dans les relations entre le Maroc et l'Espagne. Tant que les responsables espagnols n'auront pas appuyé un compromis juste et équitable pour l'affaire du Sahara, les rapports maroco-espagnols s'en ressentiront et le pacte d'amitié et de bon voisinage liant les deux parties resterait figé à l'état d'un catalogue de bonnes intentions. Il était temps pour l'Espagne de jouer la carte de la clarté et de l'avenir au lieu de se fourvoyer dans une attitude préjudiciable aux intérêts communs. L'avenir du Maroc c'est l'Espagne et vice-versa. Ce compromis juste et équitable ne saurait être autre chose que l'option d'autonomie sous souveraineté marocaine proposée par le Maroc et soutenue par les Etats-Unis, la France et la Grande-Bretagne comme solution honorable pour sortir de l'impasse. L'Espagne de José Maria Aznar profitera-t-elle de son statut de président du conseil de sécurité à partir du 1er juillet prochain pour modifier sa position sur la question et s'aligner sur celle de ces puissances ? Il est encore tôt de se prononcer. Une chose est sûre : le dernier plan Baker a fait l'objet de nombre de réserves aussi bien de la part du Maroc que du Polisario. Ce qui souligne l'échec récurrent du représentant spécial de Kofi Annan à mettre en place un plan de règlement qui emporte l'adhésion de toutes les parties en conflit. Le blocage est total. Il convient désormais d'imaginer une autre méthodologie de dialogue et de concertation sur un dossier où le Maroc a montré à plusieurs reprises sa bonne foi et son esprit de responsabilité ainsi que sa volonté claire de construire l'avenir au lieu de le compromettre.