La question du Sahara marocain revient devant le Conseil de sécurité. Celui-ci va débattre de ce dossier, lundi 19 mai, sur la base du rapport qui sera présenté par le Secrétaire général de l'ONU, Kofi Annan. L'Espagne, qui assurera la présidence de ce Conseil à partir de juillet prochain, serait disposée à s'aligner sur la position des Etats-Unis, de la France et de la Grande-Bretagne qui soutiennent une solution politique au conflit. Le Conseil de sécurité des Nations-unies se réunira, lundi 19 mai, pour débattre de la dernière proposition de James Baker, l'envoyé personnel du secrétaire général de l'ONU pour le Sahara. Au cours des cette réunion, Kofi Annan présentera aux membres du conseil un rapport sur les différentes positions des parties concernées par le dossier du Sahara à savoir le Maroc, l'Algérie, la Mauritanie et le Polisario. Selon les observateurs, il est peu probable que les pays membres du Conseil adoptent une décision définitive sur ce conflit lors de la réunion du lundi, si ce n'est une prorogation du mandat de la MINURSO qui expire le 31 du mois courant. Le Conseil se donnerait ainsi un nouveau délai pour permettre au secrétaire général de l'ONU d'entamer de nouveaux contacts à travers son envoyé personnel pour un rapprochement dans les points de vue entre les différentes parties. Une concertation qui pourrait très probablement se faire en réunissant les parties autour d'une table de négociations sous le parrainage des Nations unies. Le représentant permanent du Maroc auprès de l'ONU, Mohamed Bennouna, a déclaré à un quotidien espagnol la disposition du Maroc à négocier avec le Polisario sur la base du document de James Baker. "La question du Sahara est depuis plus de trente ans devant l'ONU. Comment peut-on penser qu'elle peut être résolue par un acte de magie, qu'il s'agisse de référendum ou d'une autre proposition, sans mettre en marche une négociation authentique afin d'en aborder tous les aspects", a-t-il expliqué. Par ailleurs, le ministre délégué aux Affaires étrangères et à la coopération, Taieb Fassi Fihri, avait déclaré, lors d'une conférence de presse qu'il a tenue durant sa dernière visite à Madrid, que l'Espagne est appelée à jouer un rôle important pour trouver une solution au conflit du Sahara en participant au rapprochement des points de vue des parties concernées. Une déclaration qui marque un changement radical dans la position marocaine puisqu'elle invite l'Espagne à s'impliquer directement dans la recherche d'une solution dans l'affaire du Sahara. Rappelons que le Maroc avait toujours considéré que Madrid n'était pas concernée par cette question, et ce depuis la décolonisation des provinces marocaines du sud. La nouvelle attitude marocaine ouvrirait la porte à la participation de l'Espagne à la recherche d'une solution négociée entre les différentes parties sur la base des dernières propositions de James Baker. Ainsi, Madrid pourrait participer à une rencontre qui réunirait, outre l'Espagne, le Maroc, l'Algérie, la Mauritanie et le Polisario sous l'égide des Nations unies. Il est à signaler qu'aucune partie n'a refusé en bloc le plan Baker dans sa dernière version, mais elles ont exprimé des réserves quant à certains points desdites propositions. À ce propos, le Maroc aurait signifié qu'il s'opposait à certains détails sur les prérogatives de l'autonomie au Sahara, et que le Polisario voudrait introduire quelques modifications sur les points concernant l'organisation du référendum qui aurait lieu au bout de quatre ans selon le document de Baker. Enfin, l'Algérie aurait exprimé son souhait que son rôle de contrôle soit plus détaillé. Pour sa part, Madrid, qui assumera la présidence du Conseil de sécurité de l'ONU à partir du mois de juillet prochain, pourrait profite de cette position pour appeler les parties à se réunir pour négocier sur la question. C'est dans ce cadre que la ministre espagnole des Affaires étrangères, Ana Palacio, effectue ce samedi une visite en Algérie où elle se réunira avec son homologue algérien, Abdelaziz Belkhadem, et serait reçue par le président algérien, Abdelaziz Bouteflika. Ainsi, il est certain que l'affaire du Sahara est en train de prendre un nouveau tournant et pourrait se diriger vers le dénouement dans le cadre d'une autonomie sous la souveraineté marocaine, et ce grâce au consensus qui semble se développer au sein du Conseil de sécurité. Cette nouvelle donne serait le résultat du ballet diplomatique qu'ont effectué certains responsables politiques marocains porteurs de messages de Sa Majesté le Roi aux chefs d'Etat des pays membres du Conseil de sécurité. Ainsi, après le déplacement du ministre délégué aux Affaires étrangères et à la coopération, Taieb Fassi Fihri, en Espagne, le ministre d'Etat Abbas El Fassi s'était rendu à Moscou où il avait transmis un message royal au président Poutine. De son côté, le premier secrétaire de l'USFP, et ex-Premier ministre, Abderrahmane Youssoufi, se trouve en tournée dans certains pays d'Amérique qui le mènera au Mexique et au Chili. Dans le même cadre, le ministre de l'Agriculture, Mohand Laensar, s'est déplacé à Pékin. Par ailleurs, le ministre des Affaires étrangères et de la coopération, Mohamed Benaïssa, après avoir rencontré les responsables allemands lors de sa dernière visite à Berlin, se trouve actuellement aux Etats-Unis, et se déplacera dans les prochains jours à Londres pour s'entretenir avec son homologue britannique.