Il fut un temps où le dévouement des présidents des clubs nationaux de football favorisait l'éclosion au championnat national d'une extraordinaire richesse humaine. Il fut un temps où le dévouement des présidents des clubs nationaux de football favorisait l'éclosion au championnat national d'une extraordinaire richesse humaine. Le poste de président signifiait avant tout un engagement personnel, une abnégation sans condition et un maximum de sacrifices. Lors de ces années bénies, des tournois étaient organisés pour les équipes de quartiers qui constituaient une mine inépuisable de talents. C'étaient les présidents de certains clubs qui finançaient avec leur propre argent ces manifestations. Ce qui permettait du spectacle pour le public démuni, de l'épanouissement pour les talents qui ne faisaient partie d'aucun club et enfin la prospérité de la discipline en soi était garantie. Feu Larbi Zaouli incarnait la plus grande illustration dans ce sens. C'était avant l'ère du foot-business. Aujourd'hui, être président d'un club équivaut à une présidence d'un conseil d'administration d'une entreprise juteuse au profit d'une minorité et au détriment de tout le reste, y compris le public. La preuve de cette désolante réalité, c'est cette guerre que se livrent les responsables des clubs par médias interposés. De graves accusations sont publiées en grandes manchettes. Ces sorties médiatiques reflètent l'esprit de plus en plus borné de certains dirigeants qui se comportent tantôt comme des agents d'autorité tantôt comme des chefs de partis politiques essayant de rassembler un maximum de fidèles sans aucune connaissance ou compétence dans la gestion sportive. Des voix pour les assemblées générales. Résultat de ces manigances ourdies : le public a déserté les stades, les sponsors se sont détournés de leurs engagements, le niveau de la compétition a nettement baissé et les quelques honnêtes dirigeants que comptait notre football sont sur le point de déposer les armes. Il n'y a qu'à voir la prestation des équipes du GNF I. Le comble c'est que la Fédération de tutelle ne paraît nullement concernée et ne se manifeste que lors des «marchés» de transferts de joueurs vers l'étranger pour prélever sa part du butin. La vérité se cristallise sur ce constat: il n'y a plus de repères, de références, de points d'ancrage. Dans une discipline en crise, le jeune pratiquant cherche son salut dans une éventuelle fuite à l'étranger. N'importe où et n'importe comment. Pourvu qu'il soit traité en tant que sportif et non en brebis faisant partie du troupeau de monsieur le président au manteau signé et à la voiture dernier cri. Ainsi, la discipline sportive la plus populaire au Maroc a été éclaboussée, souillée et avilie. La médiatisation des accusations et des contre-accusations frappe les esprits en profondeur. En tout état de cause, la réalité est là et elle n'est pas du tout à la hauteur des aspirations affichées et diffusées à son de trompe et qui parlent d'une volonté de se hisser au niveau des grands. Quel culot de la part de ces pontifes du football management qui comptent organiser une coupe du monde dans notre pays, alors que même une coupe arabe a été dégoûtée par notre sens de l'organisation !