Au cours des procès de pédophilie, les témoignages des mineurs occupent une place clef. En France, l'affaire d'Outreau qui a relancé le soupçon sur leur crédibilité refait surface. En décembre 2000, Dimitri Delay accuse ses parents Thierry et Myriam Delay de l'avoir voilé entre 1995 et 2000 à Outreau (Pas-de-Calais). Un autre couple est mis en cause, Aurélie Grenon et David Delplanque, aussi qu'un chauffeur de taxi, un huissier, un prêtre, et de nombreuses autres personnes. Malgré le fait que tout le monde clament l'innocence d'un certain nombre d'accusés, Myriam Delay et Aurélie Grenon confirment les noms livrés. Au total, Myriam et Aurélie disculpent treize accusés. Durant le procès, Myriam accuse à nouveau douze d'entre eux. Mais elle n'est plus crédible. Parce qu'elles ont aidé le juge d'instruction contrairement à leurs maris, elles sont devenus les principaux témoins de ce dossier. Bien que le dossier repose sur des indices, des rapports d'experts et des témoignages concordants, il est dépourvu de preuves. Les enfants Delay ont mis en cause jusqu'à une cinquantaine d'adultes. Le juge d'instruction, Fabrice Burgaud, a été confronté a des accusations mensongères, mais n'a pas pu les déceler. Il aurait même fait pression pour obtenir témoignages et aveux allant tous dans le sens des accusations. Le juge avait cédé à la pression des médias, des associations de victimes ainsi qu'à l'obsession du réseau pédophile. L'affaire n'est d'ailleurs pas terminée, puisque sept personnes ont certes été acquittées, mais six autres ont fait appel de leur condamnation. Leur procès se tiendra au printemps à Paris. Le spectre de cette affaire qui a bouleversé l'opinion publique français vient de faire surface en France suite à un nouveau procès de pédophilie. Pour éviter que ce scénario ne se reproduise, le ministre français de la Justice Dominique Perben a annoncé sur la radio française RTL une batterie de suggestions précises pour parer les lacunes qui ont mené au "désastre judiciaire" d'Outreau. Parmi les propositions, il faut noter que les enfants ne seront entendus que par des policiers spécialisés et avec enregistrements appropriés. Concernant l'audience, il ne sera plus question de crédibilité médicale de la parole de l'enfant, il faudra désormais la comprendre autrement. Le rapport préconise ainsi la présence de professionnels de l'enfance pour aider et conseiller. Les experts seront d'ailleurs mieux contrôlés et mieux rémunérés.