Une année après son exploitation «Après une année d'exploitation d'Al boraq, 150 accidents, 600.000 voitures et 58.400 autocars sont évités sur la route par an». Les chiffres sont précisés, mercredi à Rabat, par Mohamed Rabie Khlie, directeur général de l'Oncf, lors du 2ème colloque de la grande vitesse ferroviaire au Maroc organisé sous le Haut patronage de SM le Roi Mohammed VI. Outre ces performances, le TGV, qui célèbre son 1er anniversaire de lancement, le 15 novembre 2018, par le Souverain et le président français Emmanuel Macron, permet d'éviter 200.000 tonnes de carbone par an comme l'indique le responsable qui ajoute que la valeur immatérielle d'Al boraq s'élève à 2,6 milliards DH après une année d'exploitation. M. Khlie, qui évoque le contrat programme (2019-2025) que l'office signera bientôt avec l'Etat, ne manque pas de se féliciter des réalisations de la Ligne à grande vitesse (LGV) et de ses impacts positifs sur tous les autres produits. Un taux de ponctualité de 97% A elle seule, la LGV, qui dessert un important bassin socio-économique représentant 44% de la population et générant près de 60% du Pib, a enregistré, à fin octobre, un taux de ponctualité de 97%. A leur tour, les 2,5 millions de voyageurs de cette ligne sont transportés par 7.000 trains au total avec une moyenne journalière de 8.250 voyageurs. Quant au taux d'occupation d'Al boraq, il est de 68% au moment où le taux de satisfaction est de 92%. Aussi, les ventes e-commerce pour cette ligne s'estiment à 15% avec une anticipation d'achats à raison de 40%. De son côté, le train Al Atlas a atteint une ponctualité de 90% avec un taux de croissance de plus de 21%. De même le train navette rapide enregistre un taux de ponctualité de 93% avec un taux de croissance de plus de 17% comme le détaille M. Khlie qui évoque également un sondage de perception (Voir. encadré). Deux pas en avant «Une telle impulsion nous encourage à poursuivre, avec acharnement et détermination, le développement du ferroviaire en tant que mode de transport jouissant d'atouts indéniables pour la collectivité, notamment en termes de sécurité, de transport de masse, de respect de l'environnement, d'économie d'énergie et d'espace», indique, de son côté, Abdelkader Amara. Le ministre de l'équipement, du transport, de la logistique et de l'eau ne manque pas d'évoquer par l'occasion le dernier discours royal qui invite vivement à mener une réflexion sérieuse sur une liaison ferroviaire entre Marrakech et Agadir avec la perspective d'une extension ultérieure au reste du Sud. L'orateur s'exprime également sur le prochain contrat-programme entre l'Etat et l'Oncf qui vise à développer le réseau ferroviaire selon un schéma optimisé, notamment en termes de financement. Dans ce sens, il ne manque pas de devoir une fière chandelle aux différents acteurs à ce contrat dont le ministre de l'économie, des finances et de la réforme de l'administration, Mohamed Benchaaboun. Représenté par son secrétaire général, Zouhair Chorfi, pour un engagement au Parlement pour les fins de la loi de Finances, l'argentier du Royaume, précise que c'est «le 4ème contrat-programme». Celui-ci permettra, selon ses dires, de «redresser d'urgence la trésorerie de l'Oncf». Outre le protocole d'accord signé le 25 juillet de l'année en cours, ce contrat offrira également un schéma organisationnel et de restructuration pour le développement du secteur ferroviaire. Un TGV symbolique pour l'Afrique Egalement de la partie, François Davenne, directeur général de l'union internationale des chemins de fer (UIC), estime que le TGV est également «symbolique pour l'Afrique». Le responsable de cette union, qui regroupe l'ensemble des entreprises ferroviaires et fournit des standards technologiques, livre ses regards sur l'expérience marocaine qui, à son sens, prend à bras-le-corps les défis technologiques. «C'est un exemple à exploiter au niveau mondial», souffle-t-il. M. Davenne énumère, dans ce sens, les volets marquant cette expérience, notamment en termes économiques, puisqu'elle a augmenté le trafic en avance sur les prévisions. Il aborde même un autre phénomène tout en établissant un rapport avec le transport par train. «Lutter contre le réchauffement climatique, c'est rendre la mobilité par les rails désirable».