La troisième édition du Festival international du cinéma d'animation s'ouvre ce vendredi à Meknès. Dix jours de projections, d'ateliers et d'expositions pour promouvoir cette forme d'expression artistique au Maroc. De petits personnages dessinés, en pâte à modeler ou en 3D, font la fête durant une dizaine de jours à Meknès. Du 21 au 30 mars, ils ont donné rendez-vous à leurs fans au troisième Festival international du Cinéma d'animation organisé par l'Institut français de Fès-Meknès. L'objectif de cette manifestation pour le moins inhabituelle sur la scène culturelle meknassie est d'initier le plus grand nombre d'enfants à cette forme d'expression artistique. Les organisateurs ont opté pour la proximité pour arriver à leur fin. C'est ainsi que des projections sont programmées dans la médina, notamment à Fondouk El Henna, monument historique qui s'est mué en centre interculturel. Pour quelques heures, les petits bambins issus de milieux défavorisés ont l'occasion de quitter les ruelles de leur médina pour se plonger dans un monde d'animation des plus fascinants. Animaux, marionnettes, plantes et personnages fantastiques défilent devant de petits yeux mais grands ouverts sur leur monde. Projections, ateliers de formation, rencontres avec les professionnels ponctuent cette manifestation qui rend hommage cette année à Jacques-Rémy Girerd, réalisateur, producteur et directeur du studio Folimage. Ce centre de production de films d'animation basé à Valence en France s'est frayé son petit bonhomme de chemin en dépit de la concurrence acharnée des grands studios de production américains et japonais. Important, ce studio l'est dans ce créneau puisqu'il crée une école : « La poudrière, école du film d'animation », destinée à former des jeunes talents à la réalisation de ce genre de production. Privilégiant la créativité au commercial, ce studio a récolté pas moins de 50 prix internationaux dont le César pour « Le Moine et le poisson », le Cartoon d'Or pour « L'Enfant au grelot » sans oublier le premier prix de la qualité du CNC, obtenu en 1997 pour « La Grande migration ». Les secrets et coulisses de ces réussites seront dévoilés en une exposition organisée du 21 mars au 19 avril. Elle présente les différentes phases de réalisation de ces films d'animation, allant de l'écriture de scénario au montage final en passant par la mise en couleur et la prise de vue. Des exemples de story-boards, de dessins originaux, décors, maquettes et marionnettes seront exposés au public. Malek Bentroudi, réalisateur à Florilège, animera en marge du festival un atelier de sensibilisation image par image à destination des enseignants du primaire. D'une durée de 30 heures, à raison de six heures pendant cinq jours, cette activité s'articule autour de la malle pédagogique réalisée en 1997. Cet outil d'apprentissage est composé de cinq tiroirs présentant les différentes facettes du cinéma d'animation. Ce festival, pur fruit de la capitale ismaëlienne, nourrit de grandes ambitions. Il espère attirer plus de 3000 spectateurs, record atteint lors de la précédente édition. Les aficionados de ce genre cinématographique sont très nombreux au Maroc. Et bien entendu, tous ne sont pas des enfants. Du moins, pas quand il s'agit de leur âge.