Selon le rapport national 2019 du HCP sur la population, seulement 47% d'entre elles accèdent au marché du travail La population en âge d'activité s'accroît de presque 400 mille personnes annuellement, alors que seulement 47% de cette population accède au marché du travail. A propos de ce marché, le haut commissaire au Plan, Ahmed Lahlimi Alami, indique mercredi à Rabat, lors de la présentation du rapport national 2019 sur la population et le développement au Maroc, que «le taux d'activité et d'emploi est en baisse». C'est pourquoi il appelle à une «participation plus grande de la femme, notamment dans l'économie». Outre ces chiffres, il ressort de ce rapport d'autres données poignantes. 51,03% des diplômés des facultés chôment pendant plus d'un an Cette croissance de population en âge d'activité est doublée de celle du chômage des diplômés. Le taux de ceux-ci a atteint 18% et a tendance à être de plus en plus de longue durée. En détail, 51,03% des individus ayant un diplôme des facultés ont une longue durée de chômage (plus de 12 mois). Ils sont suivis par ceux qui ont un diplôme secondaire, soit 42,65%, alors que 86,7% des individus qui n'ont aucun diplôme ont une durée de chômage plus courte (moins de six mois). Dans l'ensemble, la population en âge d'activité dans la population totale est passée de 49,9% en 1981 à 62,4% en 2014. Si le taux de chômage a augmenté, celui de la croissance démographique a reculé. Accroissement de 1,25% de la population sur 30 ans Seulement au bout d'environ une trentaine d'années, l'accroissement de la population marocaine a connu un important déclin (de 2,6% pendant la décennie 1980 à seulement 1,25% actuellement) grâce à d'importantes améliorations des soins médicaux, aussi bien préventifs que curatifs, et des conditions de vie. L'accélération de cette transition démographique est renforcée par une urbanisation qui ne cesse d'augmenter avec un taux passant de 29,1% en 1960 à 62,4% en 2018. De plus, depuis la période 2005-2010, l'évolution du rapport de dépendance affiche une stabilité, autour de 60%. Autrement dit, une personne active prend en charge moins d'une personne inactive. Ce décalage positif diminuera d'abord, pour amorcer une remontée à partir de 2035-2040, jusqu'à atteindre 70 personnes inactives à la charge de 100 personnes actives à l'horizon de 2050. Quant à la tranche d'âge des moins de 15 ans, elle a baissé passant ainsi de 45,6% de la population totale en 1981 à seulement 28,2% en 2014. En tout cas, la proportion des personnes âgées a connu une relative stabilité ces cinq dernières décennies, passant de 7,2% en 1960 à 9,4% en 2014. Le déclin de l'accroissement de la population est doublé de la baisse de la mortalité des enfants. Baisse de la mortalité des enfants Le taux de mortalité des enfants de moins de cinq ans a, selon le rapport, connu une baisse notable passant de 76,1‰ entre 1987-1991 à 27‰ entre 2011-2018. Le taux de mortalité maternelle a également connu une baisse importante (227 décès maternels pour 100.000 naissances vivantes en 1985-1991 à 72,6 en 2017). «Mais des inégalités entre milieu de résidence et régions subsistent encore», martèle le rapport. Selon le même document, les contraintes se résument, entre autres, dans l'insuffisance de la couverture du milieu rural, en infrastructures de soins et de personnel, la pauvreté, l'analphabétisme et dans les mauvaises conditions d'hygiène dans l'environnement de vie. Un rapport en prélude à la conférence de Nairobi Selon M. Lahlimi, ce rapport sera soumis à la Conférence internationale sur la population et le développement (CIPD) qui se tiendra à Nairobi (Kenya) du 12 au 14 novembre. Il a, selon ses dires, bénéficié de l'appui du Fonds des Nations Unies pour la population (FNUAP). «Ce rapport est une coutume chez le HCP qui le prépare chaque cinq années quand il y a un congrès international à l'échelle africaine ou arabe», détaille-t-il. Pour lui, ce rapport, qui concerne les pays africains et arabes, est important pour le continent et le monde arabe au moment où des angoisses persistent autour des relations économiques internationales ayant un impact sur les croissances et richesses qui sont la base de tout développement. «Les pays doivent atteindre les objectifs de développement durable (ODD) en créant une croissance durable», enchaîne-t-il en rappelant que ce rapport a fait l'objet de centre d'intérêt par l'ensemble des secteurs gouvernementaux.