Transition démographique Le 26 juillet, journée mondiale de la population a été l'occasion pour le Haut Commissariat au Plan de faire le point sur l'Etat des questions relatives à la population et le développement humain au Maroc. Il en est ressorti une grande évolution démographique dans notre pays tant au niveau de la structure que du comportement. Ceci provoquant cela, des mutations culturelles et socio-économiques ont été signalées. La population marocaine est aujourd'hui estimée à plus de 30 millions d'habitants avec un taux d'accroissement de 1,5 % par an. Le Haut Commissariat au Plan signale dans ce sens une rupture, au Maroc, avec le régime démographique traditionnel caractérisé par les niveaux élevés de natalité et de mortalité. Concernant cette dernière et depuis les années 50, une baisse de plus de 2/3 a été enregistrée au niveau de la mortalité infantile et plus de la moitié de la mortalité maternelle. Avec naturellement, tout ce que cela entraîne en terme d'espérance de vie des Marocains qui est en augmentation constante. En contre partie, une baisse de la fécondité a été notée, progrès socio-économique oblige. Ceci serait dû essentiellement au mariage tardif chez les jeunes des deux sexes et l'usage fréquent des moyens contraceptifs. Le changement de la donne ne manquerait en tout cas pas d'influencer l'évolution future des critères socio-économiques dans notre pays. Dans son allocution le Haut Commissaire au Plan, Ahmed Lahlimi Alami a parlé d'“exigences d'une population aspirant à une vie meilleure et faisant face à des besoins sociaux croissants”. Il enchaîne : “La transition démographique est en passe de constituer la dimension fondamentale des tendances lourdes qui marqueront le Maroc de demain”. 20 % des Marocains auraient plus de 60 ans en 2004 À l'en croire les prévisions démographiques, la population marocaine restera jeune et active, du moins pour les 15 années à venir. La tranche d'âge allant de 15 à 59 ans continueraient de s'accroître jusqu'en 2020 pour atteindre 65% . Elle n'a d'ailleurs cessé d'augmenter depuis 1960 quand elle représentait 48,8 % de l'ensemble de la population pour arriver à 62 % en 2003. Voici une bonne nouvelle pour la structure de la population marocaine, mais qui nous ramène logiquement au problème du chômage qui risque de s'accentuer. Rappelons qu'au Maroc, le taux de chômage est actuellement de l'ordre de 12%. Les cadets de moins 15 années seraient, pour leur part, de moins en moins nombreux. Ils étaient de 44 % passés en 1960 pour ne représenter que 30 % en 2003 et même que 23 % en 2020. Moins de jeunes donc. Plus de personnes âgées en contrepartie. Les Marocains âgés de 60 ans et plus qui ne représentaient que 7 % en 1960. Les 7% restant inchangés jusqu'en 2004, atteindraient 20 % de notre population d'ici 2040. Soit une croissance de 13 %. À l'image des pays de l'Europe, notamment la France, le Maroc devrait dorénavant être en mesure de gérer au mieux la problématique du vieillissement. Un phénomène, nouveau pour notre pays, qui nécessite une prise en charge sanitaire, financière et sociale de nos aînés. Devant une telle situation, Ahmed Lahlimi Alami a mis l'accent sur l'importance de constituer une société solidaire, sans laquelle la croissance économique serait insuffisante pour faire face aux nouvelles mutations démographiques dans notre pays.