Le président du gouvernement autonome d'Andalousie, Manuel Chaves, a déclaré, mercredi à Rabat, que la résolution du conflit du Sahara favoriserait le parachèvement du processus d'intégration du Maghreb arabe. Il est indispensable de "saisir l'opportunité et de favoriser un dialogue entre les parties, de manière à sortir de l'impasse politique actuelle", a dit M. Chaves, qui a entamé mardi une visite officielle au Maroc, estimant que "l'intégration régionale du Maghreb est une question d'importance primordiale". Intervenant à l'ouverture du 6-ème séminaire hispano-marocain des journalistes, M. Chaves a noté que certains "gestes conciliateurs, intervenus récemment, incitent à l'optimisme". Pour le responsable espagnol, il est important d'"œuvrer de manière constructive pour soutenir la recherche d'une solution définitive, juste et consensuelle, conformément à la légalité internationale". Le conflit du Sahara "n'a pas besoin uniquement d'une solution technique, mais il est aussi nécessaire de parvenir à une solution acceptable par les parties, sur la base d'un accord politique préalable", a ajouté M. Chaves. Sur le plan maroco-espagnol, le responsable andalou a par ailleurs affirmé que la présence de SM le Roi Mohammed VI aux côtés des citoyens espagnols, au moment où l'Espagne commémorait le "premier anniversaire du plus grand carnage terroriste" de son histoire, "nous a tous réconfortés". Il a tenu à rappeler que l'Espagne et le Maroc, qui ont été frappés par des attentats à Casablanca et Madrid "partagent la même douleur". Le responsable andalou a estimé que la "menace globale" que représente le terrorisme international nécessite une "réponse globale" aux plans politique, sécuritaire et judiciaire, appelant au renforcement des ressources et à la modernisation des instruments de lutte pour faire face aux nouvelles menaces terroristes. L'intensification de la coopération internationale, aussi bien bilatérale que multilatérale, "est essentielle pour mener une lutte intégrale contre le terrorisme", d'où la nécessité, selon lui, d'apporter une "réponse globale aux inégalités socio-économiques qui font le lit de la haine et du fanatisme". Ce "fossé entre les deux rives de la Méditerranée peut devenir préoccupant et dangereux si aucune mesure n'est prise pour en atténuer l'ampleur", a mis en garde M. Chaves qui dit s'élever contre toute tentative d'assimiler religion et civilisation au terrorisme. Il s'est dit convaincu que l'Espagne et le Maroc, de par "leurs poids et leur capacité d'influence" sont en mesure de "jouer un rôle décisif en faveur du dialogue des civilisations" pour la promotion des principes de la justice et de la solidarité, à l'heure de la mondialisation.