Tu t'appelles Rachid ou Tarik, Sanae ou Amina ; tu as 16, 18 ou 25 ans ; tu vis dans un quartier populaire de Casa, Salé, Fès ou Marrakech ou encore dans un douar du Souss, du Rif, de Doukkala… On écrit beaucoup sur toi en ce moment, on parle beaucoup de toi… souvent pour déplorer, dénoncer, s'interroger. Tu t'appelles Rachid ou Tarik, Sanae ou Amina ; tu as 16, 18 ou 25 ans ; tu vis dans un quartier populaire de Casa, Salé, Fès ou Marrakech ou encore dans un douar du Souss, du Rif, de Doukkala… On écrit beaucoup sur toi en ce moment, on parle beaucoup de toi… souvent pour déplorer, dénoncer, s'interroger. On connaît les dangers qui te guettent : la drogue, les pateras, le nihilisme, les récupérations démagogiques, sataniques, la fuite en avant, la fuite en tous sens… Oui on les connaît ! Et il est vrai que nous devons tous nous sentir responsables : gouvernement, parents, enseignants, élus, autorités, société civile… Mais, si pour une fois on prenait les choses autrement, si pour une fois on te donnait des raisons d'espérer, d'y croire, si on te motivait, on t'encourageait, on te disait que tu as des atouts, que ton pays mérite d'être aimé, qu'il est faux de prétendre que tout est pourri, que tout le monde est mauvais, que ton avenir est hermétiquement bouché avant même que d'avoir débuté. Alors bien sûr que rien n'est facile, que rien n'est donné, que le futur ne se fera pas seul, que tu ne trouveras pas que des bonnes volontés autour de toi, que l'argent te fera défaut, que les infrastructures, qui te permettraient d'avoir des repères, sont inexistantes et que le vide est source de toutes les dérives, qu'il te faudra retrousser tes manches, te battre, avoir du courage, compter d'abord sur toi-même et avoir une volonté à toute épreuve. Bien sûr ! Mais justement cher petit frère, chère petite sœur, tu n'es et tu ne seras pas seul(e), aux adultes de croire en toi et de te faire croire en toi, de t'aider, de te pousser, parfois de te « bousculer », de te sortir d'une léthargie souvent commode, d'une résignation suicidaire et facile, du confort moral que l'on te forge en te disant que tout est de la faute des autres, que tu n'as prise sur rien ! Cela s'appelle du renoncement ! Et justement tu n'as pas le droit de renoncer, tout comme nous n'avons pas le droit d'abdiquer. Tu es jeune, tu es vif(ve), intelligent(e), doué(e), tu veux vivre! Alors écoute la «petite voix» qui en toi te dit : «Fonce!» «Accroche-toi ». Les raisons d'y croire sont nombreuses : notre pays regorge de potentialités,notre culture est vivace, les femmes et les hommes qui te précèdent dans l'échelle des générations sont majoritairement courageux, battants, ambitieux pour le Maroc, des visages nouveaux émergent à tous les niveaux qui ont le souci de toi, le souci de ton avenir… il n'y a pas de fatalité. Ne t'arrête pas aux embûches, aux coups reçus, ,aux corrompus, aux démissionnaires, ceux là ne veulent pas ton bien. Alors petit frère, petite sœur, tu vas me dire : «Qui es-tu toi pour me dire cela ? », «Pour qui te prends-tu ?», «Cause toujours !», je te répondrai que je fais simplement partie de cette foule de ceux qui t'aiment, te soutiennent, agissent et se veulent positifs. Ces parents, ces enseignant(e)s, ces militant(e)s de la société civile, ces responsables, ces artistes, ces sportifs, ces anonymes qui aiment ce pays et croient en son avenir, qui croient en toi ! Je ne suis qu'un « grand-frère » qui ne veut pas te faire la morale ou te peindre la vie en rose mais qui voit chaque jour des jeunes s'en sortir dans leur quartier, leur douar, leur ville, et qui veut te dire que toi aussi tu le peux, toi aussi tu le veux. Que tu n'es pas seul(e)! Alors Younès, Adil, Fouzia, Leïla… tu as 16, 18 ou 25 ans, tu vis dans un quartier populaire ou dans un douar… et l'avenir t'appartient !