Le 10ème festival d'art vidéo de Casablanca commence le 12 mars. Il se caractérise cette année par le nombre important d'institutions culturelles qui se sont associées à la manifestation et la qualité des exposants. Le festival d'art vidéo de Casablanca se développe. Initiée par la faculté des lettres et des sciences humaines Ben M'sik, cette manifestation convainc de plus en plus de partenaires. La Villa des arts, le Goethe Institut, l'Institut français de Casablanca, l'institut Cervantes, le centre culturel italien, tous sont partenaires de ce festival. « Lorsque j'ai vu le public de ce festival à la faculté Ben M'sik, je me suis dit qu'il faut absolument que je m'associe à cette manifestation pour attirer les étudiants et les lycéens », dit Sylvie Belhassen, directrice de la Villa des arts. Attirer donc un large public, mais montrer aussi une forme d'art à la fois nouvelle et intéressante. « C'est pour la première fois que l'on organise une exposition d'installations interactives au Maroc », dit fièrement Majid Seddati, directeur artistique de la manifestation. Il a raison de s'enorgueillir de cet aspect inédit dans la manifestation, d'autant que l'un des studios les plus réputés dans le monde, en matière de production vidéo et d'expérimentation artistique, sera présent à Casablanca : studio Azzuro. Il présente une installation intitulée « Fragments de bataille ». Cette œuvre est interactive dans la mesure où elle requiert la participation des spectateurs pour produire du sens. Leurs battements de mains et leurs cris se mêlent au chaos des bruits de guerre. De conflit, il est également question dans l'installation de l'artiste chilienne Claudia Aravena qui s'est intéressée au traitement qui a été fait du 11 septembre par les médias. Le Marocain Mounir Fatmi se préoccupe aussi de l'actualité. «Thérapie de groupe» est le titre d'une œuvre qui montre que les mouvements de protestation dans la rue arabe relèvent plus de la catharsis que de la prise de position. L'actualité politique, celle qui confronte l'Amérique et ses alliés occidentaux au monde arabe, dominera donc dans les œuvres montrées dans cette manifestation. D'autre part, le festival à proprement parler se déroule du 12 au 16 mars. Il se caractérise par des tables rondes et des conférences à la faculté Ben M'sik. Les débats s'articulent autour du rapport de l'art aux nouvelles technologies. C'est dans ce lieu que les jeunes artistes indépendants et les étudiants marocains montreront leurs œuvres. Quant aux professionnels, leurs installations seront montrées dans les espaces des partenaires. À l'Institut français de Casablanca, l'on remarquera «Tombe avec des mots», une installation vidéo de Robert Cahen. Des mots, expressions, lettres entrent dans le champ visuel, se déplacent lentement, et tombent de haut en bas. C'est l'effritement du langage qui rappelle le projet raté de la Tour de Babel. Considéré comme l'une des figures les plus significatives dans le domaine de la création vidéo, Robert Cahen est reconnaissable à sa manière de traiter les ralentis et à sa façon d'explorer le son et l'image de façon à construire un univers poétique. A la Villa des arts, huit vidéastes exposent du 13 mars au 3 avril. C'est dans ce lieu que l'on verra une installation de Studio Azzuro et de Mounir Fatmi. Des œuvres qui étonneront par le souffle neuf qu'introduisent les artistes contemporains dans le vaste domaine des arts plastiques.