Depuis une décennie, des conférences internationales sont organisées afin de trouver des moyens de lutte contre l'effet de serre. Mais entre intérêts politiques et enjeux économiques, les solutions tardent à se mettre en place. Rétrospective. Le changement climatique est une menace qui pèse lourdement sur l'environnement de la planète et sur la santé et le bien-être humain. Au bond des accusés : l'effet de serre. Devant l'ampleur du problème, des mesures de précaution s'imposaient. Les Etats se sont progressivement mobilisés. Et des conférences internationales ont été organisées afin de trouver des moyens collectifs de lutte contre ce phénomène destructeur. C'est au Sommet de la Terre à Rio de Janeiro en 1992 que s'est mis en place le processus international actuel de lutte contre l'effet de serre. La plupart des pays participants ont adopté lors de ce sommet la Convention sur les changements climatiques. Ce texte pionnier est le prélude d'une longue série de textes qui tendent à rééquilibrer la donne environnementale mondiale. La convention de Rio avait pour but de veiller à maintenir la teneur en gaz à effet de serre de l'atmosphère à un niveau tel qu'aucune modification «dangereuse» du climat ne puisse apparaître et de préserver ainsi le système climatique pour les générations actuelles et futures. En 1993, les progrès réalisés étaient tels que la Convention était ratifiée par le cinquantième des Etats signataires et allait pouvoir entrer en vigueur. Depuis lors, 169 pays ont ratifié la Convention. Le texte de Rio marquait un tournant : d'une part, les pays industrialisés ont admis leur responsabilité dans le dérèglement climatique. D'autre part, ces pays acceptent le principe de réduire leurs émissions de gaz à effet de serre. Mais, les résolutions de Rio restaient insuffisantes, et il fallait bien compléter le dispositif. Et, c'est en 1997 que 180 pays ont adopté le Protocole de Kyoto. Des objectifs quantitatifs de réduction des émissions de gaz furent fixés pour les pays industrialisés. Ces derniers devront diminuer de 5,2 % en moyenne, entre 2008-2012, leurs émissions par rapport au niveau de 1990. Le Protocole n'impose rien aux pays en développement, bien qu'un certain nombre d'entre eux comme l'Inde, la Chine ou le Brésil, soient en pleine expansion économique et seront certainement à l'avenir de gros producteurs de gaz à effet de serre. Mais la partie n'est pas encore gagnée. Les pays les plus émetteurs comme les Etats-Unis, le Canada, l'Australie ou encore la Russie, et ayant réalisé peu d'efforts massifs de maîtrise des émissions de gaz à effet de serre, refusent des réductions significatives. Les Etats-Unis proposent une stabilisation des émissions en 2010 par rapport à 1990 assortie de multiples conditions préalables sachant qu'un Américain émet en moyenne 5,5 t de carbone par an… Des instruments de “flexibilité”ont été finalement admis. L'étendue et la mise en œuvre de ces instruments feront l'objet d'une forte controverse qui oppose encore les pays industrialisés et les pays en voie de développement. Et c'est à la 7ème Conférence des Parties à la Convention Cadre des Nations Unies sur les Changements Climatiques (COP7) qui s'est déroulée en novembre 2001 au Maroc que le problème fut partiellement réglé, du moins sur le plan théorique. Dans la pratique, l'effet de serre ne cesse de progresser.