Le poste onusien connaît depuis les années 90 une alternance entre Européens et responsables US Avec le départ précipité de Horst Köhler, les regards se tournent vers le siège des Nations Unies à New York pour connaître le prochain envoyé personnel du secrétaire général de l'Organisation des Nations Unies pour le Sahara. Le hic, c'est que le temps presse puisque le mandat de la mission onusienne dans la région, Minurso, expire dans quatre mois. Et pour cause. Depuis les deux dernières années, le mandat de celle-ci n'est renouvelé que pour six mois. Se pose alors la question de la personnalité qui sera désignée pour le secrétariat général de l'ONU. Il faut dire que certains indicateurs laissent penser que le prochain responsable sera de nationalité américaine si le schéma d'alternance est respecté. En effet, depuis les années 90 du siècle dernier, responsables européens et américains se succèdent à ce poste. Ce fut le cas avec l'ancien secrétaire d'Etat américain, James Baker, qui avait pris les commandes de cette fonction de 1997 jusqu'en 2004. Il a été remplacé par le diplomate hollandais Peter Van Walsum qui n'est pas resté longtemps dans son poste et l'a quitté en 2008. Il est alors remplacé par un autre diplomate de nationalité américaine en la personne de Christopher Ross, et ce jusqu'à sa démission en 2017. La suite est connue. L'ancien président allemand prend les rênes du poste avant de démissionner à la surprise générale pour des «raisons de santé». Selon ce schéma donc, c'est un Américain qui devrait être nommé. L'autre élément renforçant cette thèse concerne l'intérêt croissant montré par John Bolton, l'actuel conseiller à la sécurité nationale à la Maison-Blanche, pour le dossier. Bolton connaît d'ailleurs très bien les rouages et les arcanes de l'ONU à New York pour avoir été nommé par George W. Bush au poste d'ambassadeur US aux Nations Unies jusqu'en 2006. Depuis son arrivée à la Maison-Blanche, ce dernier semble s'intéresser davantage au traitement accordé par l'ONU au dossier du Sahara marocain. Certaines critiques sur la «lourdeur» des résolutions de conflit par les missions onusiennes lui ont été prêtées, tout comme la décision de ramener le mandat de la Minurso à 6 mois seulement contre une année auparavant pour, semble-t-il, faire pression sur les différentes parties afin de s'impliquer davantage dans la résolution du conflit plus rapidement. Quoi qu'il en soit, le compte à rebours a probablement commencé pour la résolution de ce conflit vieux de plusieurs décennies. Si la thèse des séparatistes est depuis plusieurs années en décadence, la proposition d'autonomie marocaine est la seule solution jugée aujourd'hui par la communauté internationale comme étant la plus crédible. Cela dit, dans ce genre de dossier, la solution peut être conditionnée dans le cadre d'un package avec des prises de position diplomatiques fortement symboliques mais probablement lourdes de conséquences sur la scène internationale et arabe. L'identité du prochain émissaire onusien permettra certainement d'y voir plus clair et de mieux comprendre le départ de Köhler. Démission L'annonce a été faite le 22 mai. L'ONU a expliqué que l'envoyé personnel du secrétaire général de l'ONU pour le Sahara, Horst Köhler, a démissionné de son poste, mercredi, pour des «raisons de santé». Dans un communiqué, il a été indiqué que le secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres «a rencontré aujourd'hui M. Köhler, qui l'a informé de sa décision de démissionner de son poste pour des raisons de santé». La même source avait précisé que M. Guterres a «profondément regretté la démission, mais a dit comprendre parfaitement cette décision et a exprimé ses meilleurs vœux à l'envoyé personnel». Il a également exprimé «sa profonde gratitude à M. Köhler pour ses efforts constants et intensifs, qui ont jeté les bases du nouvel élan du processus politique sur la question du Sahara». Le secrétaire général de l'ONU s'est également dit «reconnaissant» aux parties pour leur «engagement» avec M. Köhler dans le processus politique, selon la même source.