Le Forum de l'investissement arabe a démarré, mercredi matin à Rabat, sur un double constat de la faiblesse des échanges et des investissements interarabes et de la conjoncture politique difficile que traverse la région. Placé sous le haut patronage de S.M. le Roi Mohammed VI, cette rencontre appelle "une pose de réflexion" sur les handicaps qui entravent le développement des relations économiques entre les pays arabes, notamment en matière d'investissement, malgré les efforts déployés pour insuffler une nouvelle dynamique aux économies arabes, grâce à une panoplie de mesures, comme la privatisation, la réforme des systèmes bancaires et l'amélioration de l'environnement de l'investissement, a affirmé M. Abdelaziz Meziane Belfkih, Conseiller du Souverain à l'ouverture de ce Forum. "Parmi les initiatives les plus importantes prises dans le but de dépasser cette situation qui ne rime point avec la aspirations de la nation arabe, figure le projet de création d'une zone arabe de libre échange lancée en 1997 et dont la mise en ouvre constituerait un pas important sur la voie du renforcement de la complémentarité et de la coopération interarabe dans tous les domaines", a dit le Conseiller du Souverain. Il a aussi relevé le souci de S.M. le Roi Mohammed VI de donner corps à la Déclaration d'Agadir portant création d'une zone de libre échange entre les pays arabes méditerranéens, une initiative ouverte à tous les autres pays arabes. M. Belfkih a appelé les pays arabes à adopter une nouvelle approche en matière d'investissement à même d'intéresser l'investisseur arabe aux opportunités offertes par la zone arabe, la mise en place d'un cadre de concertation pour l'encouragement des investissements interarabes et l'élargissement des marchés arabes notamment. "Les défis de la mondialisation ne permettent nullement la mise en veille des intérêts arabes communs, sous prétexte de l'absence de consensus sur un certain nombre de questions ou en raison de certains conflits artificiels", a-t-il déclaré. Le Conseiller de SM le Roi était tranché dans sa conviction : "Le meilleur moyen de relever les défis de la compétition économique internationale acharnée, est la constitution d'un bloc économique arabe fort ». Le président de la Banque islamique de développement (BID), Ahmad Mohamed Ali-Madani, a déclaré quant à lui que plusieurs handicaps entravent le développement des investissements interarabes et en premier lieu "le manque de volonté politique". "Plusieurs entraves empêchent le développement des investissements interarabes et en premier lieu l'absence de données et d'informations suffisantes sur les opportunités d'investissement dans la région, la faiblesse des moyens de communication (routes, telecom.. etc) et le manque de la volonté politique ", a affirmé M. Ali-Madani dans une conférence de presse en marge du Forum. Il a appelé les instances en charge du secteur de l'investissement dans les pays arabes à mettre à la disposition des investisseurs de la région toutes les données nécessaires sur les opportunités et les facilités offertes dans leurs pays respectifs. Evoquant les efforts déployés par le Maroc pour drainer les investissements étrangers, le président de la BID a affirmé que "le Royaume constitue un exemple à suivre" pour les autres pays arabes. M. Ali-Madani a cité, à cet égard, le programme des privatisations qui pourrait intéresser les investisseurs arabes et les efforts déployés par le gouvernement pour relancer le secteur du tourisme.