Entretien avec Adil Zaidi, président de la 13ème région MEM by CGEM ALM : Quel bilan faites-vous des deux premières années du lancement de la 13ème région ? Adil Zaidi : La 13ème région a été lancée officiellement le 24 juillet 2017 en présence des principaux acteurs de l'acte d'entreprendre montrant ainsi la symbiose qui puisse exister pour le développement des affaires du Maroc. A partir de cette date, l'action principale a été la promotion de la 13ème région. C'est-à-dire comment passer de l'idée au concept et faire en sorte que ce concept soit bien intégré au Maroc comme à l'étranger. En partenariat avec le ministère chargé des Marocains résidant à l'étranger et des affaires de la migration, nous sommes partis à la rencontre de plusieurs MEM à travers des forums et nous avons pu échanger avec eux, leur avons présenté notre offre originale et surtout nous avons eu aussi leur ressenti et appréciation du concept. Ce qui est positif c'est que nous avons eu un accueil extrêmement favorable et une bonne adhésion sur le plan du concept. Il y a eu un ensemble de missions menées et des contacts noués. Durant ces deux dernières années, nous sommes dans l'organisation en préparant des ambassadeurs à travers le monde, notamment à Paris, Montréal et Toronto. Comme nous sommes en liaison avec la Belgique, la Hollande et les Etats-Unis de manière à pouvoir densifier ce réseau de compétences marocaines à l'étranger. Sur quoi repose le concept de MEM by CGEM ? La 13ème région est faite pour les Marocains entrepreneurs résidant à l'étranger. Il faut qu'ils s'approprient cette idée et l'animent à partir de leur lieu de résidence. Le concept de MEM by CGEM est de donner aux MEM un observatoire de l'économie marocaine mais à partir de leur lieu de résidence. Nous commençons très en amont pour l'action d'entreprendre au Maroc et cela quelle que soit la nature de leurs relations avec le Maroc (futurs investissements, affaires à l'import ou à l'export, intermédiation, etc). L'idée étant qu'ils soient présents au Maroc tout en restant dans leur lieu de résidence et de commencer à considérer leur relation avec le Maroc à partir de leur lieu de résidence, de leur réussite et savoir-faire à l'étranger et d'une situation d'équilibre et de confiance qu'ils ont là où ils sont en train de résider. C'est l'avantage d'être une région virtuelle. Quelles sont les appréhensions relevées lors de vos échanges avec les Marocains entrepreneurs du monde ? Nous avons mesuré auprès de 1.500 entrepreneurs avec qui nous avons échangé des appréhensions et incompréhensions. Beaucoup d'entre eux ne connaissent pas bien l'environnement des affaires au Maroc. D'où l'idée de la 13ème région. Notre mission est de leur donner des informations fiables et crédibles, notamment avec l'implication de la CGEM qui est une institution qui représente les entreprises marocaines. La finalité étant également de pouvoir les aider à rentrer dans ce cercle de confiance afin d'envisager la réalisation de leurs projets au Maroc. Y a-t-il des affaires qui naissent de la région ? On peut dire que oui. Il y a des investissements. Mais c'est toujours compliqué d'avoir des chiffres par rapport à cela. Ce qui importe c'est la dynamique mise en place. Elle est en effet porteuse de développement. Qu'on ait un réseau et un espace qui favorisent cet essor est une donne importante. En vérité, c'est cette dynamique qui permet d'accélérer les choses. Quelles sont vos perspectives de développement pour le prochain cap ? Il y a un ensemble de projets qui sont en cours. Nous envisageons pour les trois prochaines années de densifier cette région, de chercher à susciter un maximum d'adhésion et d'implication de l'ensemble de nos compatriotes entrepreneurs ainsi que d'augmenter leur connaissance au niveau de leur compétence et leurs secteurs. Nous souhaitons à cet effet organiser des journées sectorielles pour la diaspora marocaine pour présenter la spécificité de chaque secteur. L'idée étant de connaître les compétences de la diaspora marocaine dans chaque branche d'activité et leur permettre par ailleurs d'identifier les opportunités de développement au niveau national. Nous espérons également créer un cluster recherche et développement pour que le Maroc dans ces secteurs-là puisse profiter de ces compétences et faire évoluer les métiers et renforcer son positionnement international.