Désormais, les enfants ont leur propre centre de désintoxication. À Aïn Attiq, l'établissement vient d'ouvrir ses portes avec une capacité d'accueil de quarante enfants. Finalement, le premier centre de désintoxication pour enfants au Maroc a élu domicile à Aïn Atig, à Témara. Fruit d'une collaboration entre l'Agence de développement social (ADS) et l'Association marocaine d'aide aux enfants en situation précaire (AMESIP), ce projet a nécessité une enveloppe budgétaire de 1.070.000 Dh. Ce centre de désintoxication s'occupe actuellement de 40 enfants et dispose d'une capacité d'accueil allant jusqu'à 150 enfants. «Ce centre est réservé spécialement aux enfants qui ont commencé à s'adonner à diverses sortes de drogues et psychotropes. Ces enfants sont entièrement pris en charge par le centre qui assure les soins médicaux nécessaires, le suivi psychologique, le logement, la nourriture, l'habillement et même la formation professionnelle », explique Abdellah Jalil, le directeur de cet établissement. En fait, l'Association marocaine d'aide aux enfants en situation précaire dispose de quatre autres centres basés à Rabat et à Salé, mais elle a jugé que la création d'un cinquième rien que pour cette catégorie d'enfants est une expérience plus importante et susceptible d'accroître les chances de réussite de cette opération. « Nous avons tenu à créer ce centre pour rassembler en un même lieu des enfants souffrant des mêmes problèmes et vivant tous dans cette situation de dépendance à la drogue. Nous avons procédé ainsi parce que nous n'avons pas voulu mettre dans un seul local des enfants qui se droguent avec d'autres qui ne le font pas !», ajoute Touria Bouabid, présidente de l'AMESIP. Les enfants qu'accueille actuellement le centre de désintoxication d'Aïn Atig ont entre 9 et 17 ans et sont tous des accros à la drogue et à certains psychotropes. «Ce sont des éducateurs en milieu ouvert (EMO) qui ont pu convaincre ces jeunes de venir, ici, se soigner et mettre fin à cette dépendance envers des produits nocifs» confirme Abdellah Jalil. Et d'ajouter «que ces enfants sont au centre avec l'accord de leur parents qui viennent leurs rendre visite de temps en temps. Il faut également noter le rôle que jouent des enfants qui ont vécu cette expérience de désintoxication dans l'acceptation de ces jeunes drogués de venir dans ce centre d'Aïn Atig ». L'objectif du centre ne se limite pas pour autant dans une simple cure de désintoxication pour des enfants qui ne connaissent de la vie que sa partie sombre. Ce nouvel établissement vise une réinsertion, en bonne et due forme, dans la société à travers une formation tout au long de cette thérapie. La Société protectrice des Animaux et de la Nature (SPANA du Maroc) est également associée à ce projet puisqu'elle assure une formation pointue pour les enfants de ce centre. La formation consiste en une initiation pour l'ensemble des métiers du cheval. «Et de cette manière, les enfants pourront, plus tard, voler de leurs propres ailes et mener leur bonhomme de chemin loin de la précarité et loin de ces milieux dangereux de la drogue », assure Touria Bouabid. Après la fin de la cure de désintoxication, l'enfant est accueilli dans l'un des quatre centres de l'AMESIP (trois à Salé et un à Rabat). « Il faut dire qu'après le centre, nous avons estimé que l'accueil de l'enfant dans l'un des centres de l'AMESIP est plus efficace quant à la réussite de l'opération de la désintoxication» conclut-elle.