L'événement se poursuit jusqu'au 26 avril au cinéma Renaissance de Rabat Les cinéphiles désirant découvrir le cinéma québécois trouveront, jusqu'au 26 avril au cinéma Renaissance de Rabat, leur compte avec le 1er festival dédié à ce septième art canadien. Le bal de cet événement, organisé par le bureau du Québec à Rabat en collaboration avec la fondation Hiba, a été ouvert mercredi soir par la projection du long-métrage «Les Loups» de la cinéaste québécoise, Sophie Deraspe. Un film «intense et sombre» qui traite, selon Alain Olivier, directeur du Bureau du Québec à Rabat, «des relations entre père et fils». Un thème qui figure également dans le film «Pieds nus dans l'aube» du réalisateur québécois Francis Leclerc, qui sera, selon ses dires, plus réjouissant que le premier. Quant au 3ème film, «Hochelaga, Terre des Ames» du réalisateur canadien François Girard, qui clôturera le festival, il est, selon le directeur, «plus proche du cinéma américain. C'est un drame historique». Cependant, les trois films sont différents selon ses dires. «Aussi l'homme en contact avec son environnement naturel est un thème qui revient dans les trois films. C'est un sujet qui est très important au Québec», détaille-t-il. Par l'occasion, M. Olivier ne manque pas de donner une idée sur le cinéma francophone au Canada qui est, à ses yeux, «un miracle en soi parce qu'il n'a pas de logique commerciale, de public qui permet de soutenir sa production artistique». Ce qui a permis l'émergence du cinéma c'est un certain nombre d'institutions comme il le précise. Dans ce sens, il conduit l'exemple de l'Office national du film du Canada qui a joué un rôle majeur en fiction, documentaire et animations du Québec en français. «Le cinéma québécois, développé dans un territoire francophone se trouvant dans un continent dominé par l'anglais et l'espagnol, était inspiré par les nouvelles vagues françaises et devenu un cinéma engagé», enchaîne-t-il. Après quoi, une nouvelle génération de réalisateurs a vu le jour. Quant au style du cinéma québécois, il est, au sens de M. Olivier, est plus proche du marocain. «Il pose un regard personnel sur les problématiques et pose des questions mais ne répond pas nécessairement à toutes et laisse le soin au spectateur de décider. Il est généralement introspectif par rapport aux sujets de la relation à la famille et l'appartenance au territoire», estime-t-il. De son côté, Adil Semmar, critique de cinéma, indique que le programme du festival est placé sous le signe du voyage et de la découverte. Pour lui, le film ««Les Loups» raconte le voyage d'une jeune femme fragile dans un lieu où les conditions de vie sont dures». A propos du festival, le directeur du Bureau du Québec à Rabat indique que cette manifestation devait se produire en «mars, mois de la francophonie. D'autant plus que le cinéma Renaissance était complet». Pour lui, le festival est destiné à faire connaître la culture québécoise au Maroc. C'est un événement où le grand public est exposé à la production culturelle dans un cinéma au centre-ville. «Monter ce petit ce festival est un projet. Nous l'avons fait facilement avec la fondation Hiba que je remercie», poursuit-il. Quant aux trois films, il indique les avoir obtenus avec le soutien de la société de développement des entreprises culturelles du Québec qui a payé les droits pour les films afin de les partager «gratuitement» avec le public. Mais ce n'est pas tout. Le directeur annonce également qu'un ensemble de musique de chambre se produira, avec la collaboration de l'ambassade du Canada en juin prochain au Maroc. Le groupe canadien appelé «Les voix humaines» y sera à partir du 14 juin pour animer des concerts à Rabat et Casablanca. «Cet ensemble sera, de plus, le 17 juin au Festival de Fès des musiques sacrées du monde pour offrir deux spectacles», conclut-il.